Le procureur de la République d’Iriba, dans l’est du Tchad, a été menacé de mort après l’assassinat lundi de deux accusés au sein même du tribunal de cette ville, a appris mercredi l’AFP auprès du ministre tchadien de la Justice.
Alors que le procureur était « en train d’auditionner un présumé criminel dans son bureau, des hommes sont entrés pour abattre » l’accusé, a déclaré à l’AFP le ministre, Djimet Arabi.
« Ensuite ils sont sortis pour abattre un deuxième (accusé) qui venait également pour être auditionné », selon le ministre. Menacé par les proches des deux victimes, « le procureur a trouvé refuge chez le préfet à qui nous avons demandé de le protéger », a affirmé Djimet Arabi.
Les parents des victimes ont également « tenté de s’en prendre au président du tribunal », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Sécurité publique, Ahmad Bachir, doit effectuer mercredi un déplacement dans la région.
« Nous déplorons et condamnons les menaces qui pèsent sur les magistrats » tchadiens, a réagi Djonga Arafi, secrétaire général du Syndicat des Magistrats du Tchad.
Les avocats, notaires, magistrats et huissiers de justice sont en grève illimitée depuis fin mai après qu’un avocat eut affirmé que lui et ses clients relaxés avaient été pris pour cibles de tirs par des gendarmes à Doba, dans le Logone oriental (sud du Tchad).
Ils exigent le jugement du gouverneur du Logone oriental (sud) relevé de ses fonctions début juin ainsi que d’un commandant régional de la gendarmerie, interpellés le 14 juin.
Une mission d’enquête du ministère de la Justice avait été envoyée à Doba et avait recommandé le départ du gouverneur et du commandant de gendarmerie de la région du Logone oriental.