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Tchad : manifestation de soutien à l’armée qui va combattre Boko Haram

Des dirigeants africains vont demander à l’UA la création d’une force armée pour combattre les islamistes

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Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi à N’Djamena à une marche de “soutien de la population à l’armée tchadienne” qui va intervenir au Cameroun et au Nigeria contre le groupe islamiste Boko Haram.

Les manifestants, dont le Premier ministre Kalzeubé Pahimi Deubet, ont parcouru environ 5 km entre la mairie de N’Djamena et la place de Nation, au centre de la capitale, brandissant des drapeaux tchadiens et scandant en français et en arabe des slogans comme: “Boutons hors de notre territoire les forces du mal”.

“Nous apportons notre soutien à l’armée. Le peuple tchadien soutient les frères camerounais et nigérians dans le combat contre le terrorisme. Tous derrière le Président Déby et les forces de défense et de sécurité pour relever les défis de paix et de sécurité en Afrique”, pouvait-on lire sur une grande banderole.

Le Premier ministre a “exhorté les Tchadiens à être unis derrière leur armée pour la paix et la stabilité en Afrique”.

“La marche de ce matin est un signal fort, un avertissement à Boko Haram et surtout une marche de paix pour protéger nos intérêts vitaux, pour protéger notre économie, pour protéger la sécurité du Tchad”, a déclaré le chef du gouvernement, ajoutant que des marches similaires étaient organisées dans d’autres régions du pays.

“Le pays est aussi fortement menacé par Boko Haram, notre soutien à travers cette mobilisation est important pour galvaniser le morale de nos troupes qui vont au front”, a quant à lui dit à l’AFP le député Ouchar Tourguidi, chef de la majorité parlementaire.

“Nous marchons pour la paix et la sécurité chez nos voisins, mais aussi pour dire non à la secte Boko Haram qui empêche les activités économiques entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad”, a estimé le maire de N’Djamena Ali Haroun.

L’armée tchadienne a commencé vendredi à se mettre en mouvement vers le Cameroun voisin pour livrer bataille à Boko Haram qui y multiplie les incursions depuis ses bases du nord-est du Nigeria.

Plusieurs convois sont partis de N’Djamena dans la journée en direction du sud après que l”Assemblée nationale eut autorisé vendredi l’envoi de troupes tchadiennes pour combattre au Nigeria et au Cameroun Boko Haram. Le groupe islamiste a lancé une offensive d’envergure en janvier dans le nord-est du Nigeria, occupant notamment la localité de Baga, sur les rives du lac Tchad.

Lundi encore, il a lancé un raid sur une base de l’armée camerounaise à Kolofata, à dix kilomètres de la frontière nigériane. Yaoundé a fait état d’un bilan de 143 “terroristes tués” pour un seul décès côté camerounais. Aucun bilan indépendant n’est disponible.

Une force armée de l’Union africaine contre Boko Haram

Les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest demanderont la semaine prochaine à l’Union africaine (UA) l’autorisation de créer une force multinationale pour combattre les islamistes nigérians de Boko Haram, a déclaré vendredi à l’agence de prsse Reuters le président ghanéen John Mahama.

Une telle force serait à ce jour la réponse internationale la plus aboutie à des militants qui ont tué des milliers de personnes l’an dernier au Nigeria et qui ont commencé à lancer des attaques au Niger et au Cameroun.

Boko Haram, qui a fait son apparition sur le devant de la scène il y a cinq ans, est considéré comme la menace la plus grave pesant sur le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique et le principal producteur de pétrole du continent.

Mais selon John Mahama, le groupe et ses militants en Somalie, au Kenya, au Mali et ailleurs pose un risque bien plus important.

“Le terrorisme est comme un cancer. Si nous ne le traitons pas, il va continuer à se développer. Il menace tout le monde dans la région. Quand il s’agit de terrorisme, personne n’est trop loin ni trop près”, a-t-il dit.

“La mise sur pied d’une force placée sous l’égide de l’Union africaine devrait prendre plusieurs mois”, a ajouté la président ghanéen, notant que des questions clefs, tels son commandement, sa localisation et son financement, n’avaient pas encore été tranchées.

Une fois l’entité opérationnelle, l’UA devrait demander un mandat auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la prendre en charge, comme cela s’est fait dans la région du Darfour, au Soudan, a encore dit John Mahama.

Boko Haram contrôle désormais la quasi-totalité de la région frontalière nigériane (le nord-est) où se rejoignent Niger, Tchad et Cameroun.

(avec AFP)

Source: i24news.tv

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