A quelques jours de la fête de tabaski, le grand marché de Bamako n’est pas aussi animé. Pour Fatoumata Koné, étudiante, la fête ne se prépare pas avec une telle accalmie. «Je pense que cela est dû au fait que l’accent est plus mis sur les élections. Ainsi la fête se trouve en deuxième position. Je n’ai pas encore tout ce dont j’ai besoin, mais je pense tout de même avoir assez de temps pour les autres préparatifs », raconte-t-elle.
Pour certaines femmes, les préparatifs avancent et elles attendent impatiemment la fête qui avance à grand pas. Aminata Sissoko, étudiante, a déjà amené son habit chez le couturier. «J’ai presque tout ce dont j’ai besoin. Les petits détails qui restent, je vais les régler au moment venu car il reste encore deux semaines», poursuit-elle.
Quand à Kadia Sow, habitante de Sébénicoro, elle pense encore avoir tout le temps qu’il faut et n’est pas pressée de faire ses courses. «Je pense que la fête n’est pas pour demain et j’ai assez de temps, au cas où je n’arriverai pas à coudre un habit, je me contenterai des prêts à porter pour la journée », dit-elle.
Les couturiers ne manquent pas du tout de clientèles. C’est le moment où ils sont le plus sollicités. «En ce moment, j’ai vraiment beaucoup d’habits et ce que je crains le plus, c’est de décevoir certains clients car je n’ai pas beaucoup d’apprentis qui m’aident. Je ne prends plus des modèles compliqués, par peur de ne pas les finir à temps », affirme Boubacar Diarra, couturier à Djicoroni Para.
Cette approche de fête s’avère être le moment de gloire des couturiers qui sont débordés. « Contrairement au ramadan et les années précédentes, cette fois-ci nous avons encore plus de clients et cette fête s’annonce bien », ajoute Boubacar.
Néanmoins, la clientèle ne semble pas aller en faveurs des vendeurs des prêts à porter. Abba, propriétaire d’une boutique de prêt à porter au Grand marché de Bamako, se plaint. « Le marché ne va vraiment pas en notre faveur. Pendant cette fête les gens favorisent beaucoup plus les tissus Bazins et Wax aux pantalons ou robes. Nous espérons en tout cas en tirer des bénéfices pour au moins nos dépenses de la fête », indique-t-il.
Le souci des chefs de familles ne se résument pas seulement au bélier, il y a aussi la nourriture et les dépenses esthétiques des enfants. Selon certains hommes, les femmes font encore plus de dépenses que les hommes ce qui complique un peu plus la tache. «Si seulement les dépenses de cette fête se résumaient à la nourriture, les chefs de familles seraient plus à l’aise. Entre les dépenses familiales et les petites dépenses des enfants, ensuite en cette période, tout dévient plus chère », déplore Amadou Sylla, commerçant.
Fadimata S Touré (stagiaire)
Source: Le Républicain