En Syrie, le régime de Bachar Al-Assad, avec l’aide de son grand protecteur qu’est la Russie et dont la stratégie est celle du rouleau compresseur, poursuit son offensive contre les rebelles à Alep. Une ville stratégique dont la chute pourrait davantage renforcer le régime.
La crise à Alep s’est dramatiquement empirée depuis jeudi 22 septembre, lorsque les avions de guerre syrien et russe ont brusquement intensifié les bombardements de cette ville « divisée », après l’échec de la trêve prévue dans l’accord russo-américain du 9 septembre. Ce qui a amené le Conseil de sécurité à se réunir, dimanche 25 septembre, à la demande de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni, lesquels ont accusé la Russie de« crimes de guerre ». « C’est de la barbarie », a lancé Samantha Power, ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies. Le lundi 26 septembre, pour la quatrième fois consécutives, la Russie et son allié syrien ont repris les bombardements. Mais le Kremlin a estimé que ces accusations sont de «de nature à faire du tort à nos relations et au processus de règlement » du conflit syrien. Les populations civiles sont plongées dans une catastrophe : pas d’hôpitaux, pas de convois humanitaires, pas de centres médicaux. De fait, Alep est une ville stratégique, la plus grande du Nord près de la frontière turque. Pour Ziad Majed, politologue et professeur à l’Université américaine de Paris, interrogé par Le Monde, si le régime syrien récupère Alep, considérée avant par les rebelles comme le point de départ pour la libération du territoire, « cela sera une victoire symbolique très importante (…)Si Alep tombe, cela va montrer aux opposants qu’ils n’ont aucune protection et que les Russes et le régime peuvent tout faire, qu’il n’y a pas de ligne rouge. » Mais, l’autre but recherché par la Russie est de modifier le rapport de force sur le terrain, ce qui pourrait peser dans les négociations avec les Etats-Unis dont on dit qu’ils sont de plus en plus passifs et hésitants en Syrie, tout comme les Européens. Et l’on comprend sans mal qu’avec la situation à Alep s’éloigne une porte de sortie politique en Syrie.
Source: journaldumali