Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, fait face à une pression accrue suite à ses critiques publiques envers les autorités de transition dirigée par le président Assimi Goïta. Ses propos lors d’un meeting, le samedi 16 novembre dernier, où il dénonçait son exclusion présumée des grandes décisions nationales, ont suscité une vive indignation de la part des mouvements proches des militaires.
Le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) a fermement condamné les déclarations du Premier ministre, le qualifiant de « traître » et exigeant sa démission sous 72 heures pour « haute trahison ». Dans un communiqué, le CDM affirme que Choguel Maïga a non seulement violé les principes de loyauté, mais également alimenté les divisions au sein de l’exécutif. « Pendant deux ans, un Premier ministre incapable d’échanger efficacement avec ses employeurs sur les grandes questions nationales tout en occupant son poste illustre une incohérence flagrante », déclare le collectif.
Cette position a été relayée par d’autres organisations telles que l’Alliance pour la Refondation du Mali (AREMA), qui a dénoncé le discours du Premier ministre comme étant une tentative de « déstabilisation de la transition ». Le mouvement Unis pour le Mali (UPM) a également appelé les autorités à nommer un nouveau chef de gouvernement capable de rassembler.
La télévision d’État, l’ORTM, a diffusé des communiqués condamnant les propos de Choguel Maïga. Le Collectif pour la Défense des Militaires a également annoncé une conférence de presse le 19 novembre pour réaffirmer sa position et appeler au soutien des autorités de transition. Alors que la transition affirme se concentrer sur la sécurité, la lutte contre la corruption et la reconquête de la souveraineté nationale, le discours du Premier ministre est perçu comme une tentative de positionnement personnel. Si les appels à sa démission se multiplient, le Premier ministre n’a pour l’instant pas réagi officiellement. La situation soulève des questions sur la cohésion au sein des autorités de transition et sur la manière dont elles gèreront ce nouvel épisode de tensions politiques.
Madiassa Kaba Diakité
Source : Le Républicain