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Super-Tucano : ces autres avions pourris !

Que chacun s’en souvienne, avant le scandale des hélicos cloués au sol, il y a eu (il existe toujours d’ailleurs) l’affaire des six super Tucano, mystérieusement ramenés à quatre, achetés au Brésil par le Mali. Une affaire qui, elle aussi, refait, chaque jour, un peu plus, surface avec son lot de révélations.


Au Mali, les scandales relatifs à l’achat d’équipements militaires se suivent et se ressemblent. Ils ont pour dénominateur commun le détournement de milliards de nos francs au détriment des pauvres soldats qui tombent comme des mouches, tous les jours, au front dans l’indifférence totale de nos dirigeants sans foi, ni loi.

À commencer par le président de la République, soi-même. Un grand irresponsable, devant l’Eternel, pour ce qui concerne son comportement vis-à-vis de la gestion de la crise malienne et de la souffrance de ses concitoyens. Dans notre pays, donc, et ce, depuis l’accession d’Ibrahim Boubacar Kéïta au pouvoir, un scandale en cache toujours un autre.

L’actualité est désormais focalisée sur l’achat (à coup de milliards) des hélicoptères pourris, cloués au sol, et l’on a tendance à reléguer au second plan les autres grandes arnaques relatives à la formation des pilotes et à l’achat des super-Tucano.

Nous allons nous intéresser à la seconde qui a consisté à ramener, comme par magie, de six à deux, les Tucano achetés et ce, au vu et au su de tout le monde. Au départ, on avait annoncé en grande pompe l’acquisition de six Tucano à l’issue d’un salon du Bourget auquel le Mali avait participé en tant que simple visiteur et «acheteur».

Ces acquisitions avaient été accueillies par l’ensemble des populations maliennes avec tellement de joie et de fierté. Joie et fierté de courte durée ayant fait place, rapidement, à la déception et à la désolation. On venait de découvrir que certains venaient de jouer avec les deniers publics, que les avions étaient de très mauvaise qualité et que le discours du président n’était que du vent ; qu’il s’était, encore une fois, prononcé sur un dossier qu’il ne maîtrisait pas du tout.

Quelques heures seulement après la réception officielle des appareils, le cabinet du chef d’état-major de l’armée de l’air venait de découvrir l’arnaque : les quatre aéronefs sont en réalité «dépourvus d’appareils de visée et d’éjecteurs de pilote en cas de sinistre».

Qu’est-ce qui s’est passé ? La raison, apparemment, est toute simple. Le Mali a commandé ces aéronefs au Brésil qui a, à son tour, dû se procurer la licence de fabrication des appareils auprès des États-Unis. Problème : après avoir pris connaissance du client final de cette commande – le Mali – les États-Unis se seraient tournés vers la France qui aurait conseillé aux Américains de ne pas fournir la licence des appareils de visée, qui sont indispensables pour permettre aux pilotes de faire des tirs de précision. Résultat : les avions réceptionnés par le président malien sont inutilisables. Et lui n’en savait, encore une fois, rien !

L’information a été révélée, selon nos sources, par l’ex-chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Bamba (aujourd’hui voué aux gémonies), lors d’une réunion qui s’est tenue au lendemain de la réception des 4 appareils. Dès lors, celle-ci aurait été classée «secret défense» sur ordre du ministre de la Défense, afin de ne pas fragiliser le moral des troupes et surtout pour ne pas entacher la candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta à la prochaine présidentielle, avec un nouveau scandale.
À suivre

Makan Koné
Source : Nouvelle Libération

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