La spéculation foncière au Mali dépasse parfois l’entendement. Les spéculateurs s’accaparent de gré et de force les terres, les terrains ou les champs des individus sans crainte. Ils foulent aux pieds les lois de la République. Ils se croient, bien entendu être au dessus de la loi, être plus puissants par le pouvoir de l’argent. Et, ils croient tout avoir et tout acheter avec l’argent. Ils corrompent de bas en haut tous ceux qu’ils trouvent sur leur chemin et surtout la justice. Cette situation dépasse les autorités compétentes voire le sommet de l’Etat à cause de la corruption, de la manipulation de ces richards spéculateurs qui n’ont ni foi ni loi.
Parmi ces spéculateurs on peut citer une dame d’affaire qui dicte ses lois aux autorités administratives et judiciaires pour s’approprier les terres des pauvres. Mme Souadou Diallo, c’est elle dont il s’agit, propriétaire de la société « Faya Immobilière », a démoli une centaine de maisons à Dialakorobougou, sans aucune sommation et aucune autorisation administrative. Cette dame qui semble être plus ‘’puissante’’, et qui a le monopole des autorités administratives, a mis dehors les habitats d’une centaine de familles, le 29 mai 2014.
En effet, les faits remontent en 2003 au moment où l’Agence pour l’aménagement et la gestion des Zones Industrielles (AZI) venait dire aux habitats de ce site que l’Etat décidait que le site serait aménagé en zone industrielle. Les agents de l’AZI leur ont demandé de faire l’expertise de leurs investissements pour l’éventuelle restitution. Alors, pour l’utilité publique, ces gens ‘’citoyens’’ n’ont eu aucun inconvénient et ils ont fait les expertises de leurs maisons respectives. Apres avoir fait ces expertises, ils n’ont pas eu de suite favorable, et les agents de la même AZI leur ont dit en 2004 d’aller voir l’Agence de cessions Immobilières (ACI) qui est le nouveau propriétaire dudit site. Là aussi, ils ont fait plusieurs va et vient chez le DG de l’ACI à l’époque qui est aujourd’hui l’actuel ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, sans aucune suite favorable.
Eu égard aux événements, c’est le 29 mai 2014, que ces habitants voient la machine ‘’Caterpillar’’ démolir leurs maisons, entourée par les forces de sécurité. Ils n’ont pas compris. Suite à leurs enquêtes ils ont su que c’est une dame qui répond au nom de Souadou Diallo, non moins propriétaire de la société ‘’Faya Immobilière’’ qui a ordonné la destruction de leurs maisons. Ainsi, ils se demandaient dans quel pays vivons-nous, un individu démolit une centaine de maisons sans sommation et sans avertissement.
Rappelons que ce site a été loti depuis 1977 avec la lettre attribution sous Moussa Traoré. Certains propriétaires ont transformé leur lettre en titre foncier afin d’éviter ces genres de litiges fonciers. Mais hélas !
En sus, la question qui se pose est comment Mme Souadou Diallo a pu faire le Titre foncier n’82 917 du 07 février 2014 sur cette zone de 18 hectare ? Et pourtant, les Titres fonciers sont n’7309 et 10 749. Sans être rattachés un autre Titre foncier a été fait pour le même site. Quel chevauchement ! Comment se fait-il qu’on ait deux titres fonciers pour un seul site, dans quel pays sommes-nous ?
Avant d’avoir la réponse à ces questions, notons que la Direction régionale des domaines et du cadastre a dit, dans une lettre adressée à l’époque à la Directrice nationale des domaines et du cadastre, qu’après les différentes vérifications, il a eu à constater que le Titre foncier n’82 917 est issu du morcellement du Titre foncier 13 811 de Kati sis à Dialakorobougou. Et dans la lette, il est évoqué que l’analyse de l’Acte administratif N’2014-0052/MDEAF-DNDC du 05/03/2014 portant autorisation de la cession, à titre de compensation partielle du Titre foncier n’1525/CVI du District de Bamako par la parcelle de terrain, objet du TF n’82 917 du cercle de Kati d’une superficie de 18ha 01ca sise à Dialakorobougou, que le TF n’13 811 de Kati, dont le TF 82 917 est mis à la disposition de l’ACI-SA.
Toutefois, la lettre avance en disant qu’il y a lieu de s’interroger sur la régularité de la procédure qui a concouru à la création du TF n’13 811 de Kati en ce qui concerne l’enquête foncière dont la réalisation aurait pu permettre de faire un état de lieu complet des propriétés existantes sur le site.
Dans nos prochaines parutions, nous allons édifier sur les questions suivantes: Comment cette dame défie les lois de la République ? Comment a-t-elle fait pour avoir 18ha en compensation d’un demi-hectare ? Et en quoi tient-elle les juges, les autorités sous ses épaules ?
Affaire à suivre…
M.L. KONE
Source: Le Fondement