La Conférence nationale de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), principal parti de l’opposition, s’est tenue le samedi 26 mars 2016 au Centre International de Conférences de Bamako, sous la présidence de Soumaïla Cissé, président de l’URD et chef de file de l’opposition. C’était en présence de partis amis comme le PDES, le PIDS et le PARENA, mais aussi de poids lourds de la mouvance présidentielle comme le RPM et l’ADEMA.
Le mot de la présidente des Femmes
La cérémonie a débuté par le discours de la présidente des Femmes de l’URD, Wadidiè Salimata Dagnoko. Elle remercie la direction du parti de donner, à la veille de chaque élection, des instructions aux sections pour un meilleur positionnement des femmes et des jeunes sur les listes électorales, même si ces instructions ne sont pas toujours suivies d’effet. Elle remercie aussi le VRD (groupe parlementaire de l’opposition) d’avoir participé à l’adoption de la loi affectant aux femmes un quota de 30% des postes nominatifs et électifs de l’Etat. Elle déplore cependant la violation de cette loi par les plus hautes autorités lors de la formation de l’actuel gouvernement.
Soumaila Cissé répond à Téréta
Le président de l’URD a souhaité à la communauté chrétienne du Mali de joyeuses fêtes de Pâques. Il se dit fier de l’entente entre les adeptes de toutes les religions au Mali. Selon lui, les prises de positions de l’opposition contribuent à éclairer les citoyens: ils ont ainsi appris divers scandales qui, sans la vigilance de l’opposition, seraient restés dans l’ombre.Répondant au secrétaire général du RPM, Bocary Téréta, qui, récemment, a accusé l’opposition de tramer un complot contre les institutions, Soumaila Cissé déclare: « Ceux qui n’ont ni vision ni projet ne peuvent que se livrer à l’invective, à la calomnie et au mensonge, en voyant le complot ou le coup d’Etat partout ! Quand vous leur montrez la lune de leur incurie, ils regardent votre doigt ! ».
L’orateur a une pensée émue pour ceux qui, y a 25 ans, en ce même mois de mars, ont « gagné la bataille du pluralisme politique et de la liberté ». Abordant les questions de paix et de sécurité, Cissé constate que malgré la signature des accords de paix d’Alger, ni la paix ni la réconciliation ne sont effectives. L’insécurité s’étend à l’ensemble du territoire national, faisant chaque jour de nouvelles victimes. Par rapport à l’installation des autorités intérimaires, Soumaila Cissé annonce que l’URD ne cautionnera jamais un texte qui jure avec la Constitution, ni une interprétation erronée des accords de paix. « Nous en appelons au sens des responsabilités de chaque partie et de la communauté internationale pour que la mise en œuvre de l’accord de paix ne soit pas l’objet de surenchères permanentes qui risquent d’installer les régions du Nord, voire tout le pays dans des conflits qui éloigneraient de la paix », implore Cissé. Il salue, au passage, le courage de nos soldats qui accomplissent des tâches impressionnantes dans des conditions qui frisent le dénuement. C’est grâce à eux que des populations enclavées et dans l’insécurité arrivent à vivre.
Par rapport au statut de l’opposition, cissé affirme que la loi qui l’institue n’est pas opérationnelle, faute de décret d’application. Cissé refuse que le pouvoir dénie au chef de file de l’opposition de choisir ses proches collaborateurs et son personnel.
Par rapport aux élections législatives partielles qui se sont déroulées à Yorosso, en commune V de Bamako et à Ansongo, Soumaila Cissé se plaint de « fraudes ». Il demande que la lumière soit faite sur les 900.000 cartes NINA qui seraient, d’après le Vérificateur Général, dans la nature; il exige que la biométrie soit utilisée dans le cadre des prochaines élections et une plus grande ouverture des médias d’Etat à l’opposition. Il déplore l’exode des jeunes Maliens qui ne trouvent chez eux représentant de l’Etat, ni la moindre structure économique de base. « Le peuple ne veut plus de promesses, Il veut des actes. Son impatience est visible, sa colère perceptible! », clame l’opposant. Cissé adhère enfin à l’appel des notables de Mopti qui demandent au Président IBK de favoriser le retour au bercail d’Amadou Toumani TOURE. Ce retour, à ses dires, aidera à la réconciliation et à la paix.
Abdoulaye Koné
Source: proces-verbal
