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Soumaila Cissé au sujet des « avions cloués au sol » : « Aucune indiscipline ni délinquance financière ne doivent être tolérées »

Au détour d’un point – presse tenu à la maison de la presse, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé en a profité pour notifier aux tenants du pouvoir son engagement à combattre farouchement l’indiscipline et la délinquance financière. C’était le 3 septembre 2019.

Le patron de l’opposition, Soumaïla Cissé, non moins président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) va en guerre contre le dragon de l’indiscipline  et la délinquance financière au mali. Le moment n’a pas été choisi au hasard. Il coïncide avec l’an I d’IBK à la magistrature suprême de l’Etat du Mali.

Au titre des « graves préoccupations », il a évoqué dans son intervention l’affaire des « avions cloués au sol ».  Selon lui, le président Ibrahim Boubacar Kéita a encore une fois de plus donné raison à l’opposition en reconnaissant lors de sa dernière interview dans le journal Jeune Afrique daté du 30 juin 2019 que les deux hélicoptères Puma achetés pour l’armée « sont cloués au sol depuis leur acquisition faute de maintenance »

Citant toujours IBK, Soumaïla Cissé dira qu’il a clamé et martelé haut et fort à la Une dudit journal que le pays est en guerre.

Sur sa lancée, le chef de file de l’opposition relève au passage que le président de la Commission de la défense de l’Assemblée Nationale est allé jusqu’à se poser ouvertement la question de savoir si le pays « n’a pas été floué lors de l’achat de ces hélicoptères ».

En se prononçant sur la somme dépensée pour l’achat de ces « avions cloués au sol », il a parlé du décaissement de 7 milliards de francs CFA. « Au moment où nos forces armées tombent quotidiennement sur le champ de l’honneur faute de moyens matériels adéquats et performants, il est inadmissible de tolérer de tels scandales. Affirmer sans ambages que notre pays est en guerre et utiliser ou laisser utiliser à d’autres fins les ressources destinées à équiper et à former l’armée pour qu’elle puisse faire face à l’ennemi et l’annihiler à tout moment et partout sur le territoire national, constitue un acte assimilable à de la haute trahison de la part du chef suprême des armées, susceptible d’ouvrir la voie à sa mise en accusation », a-t-il laissé entendre.

« Cet acte inadmissible » a été une raison pour l’opposition, à en croire Soumaïla Cissé, pour saisir l’Assemblée Nationale d’une demande formelle à la date du 26 août 2019 afin qu’elle procède à toutes les investigations nécessaires et urgentes pour répondre aux questions à ce sujet. Il s’agit de : Qui sont les responsables de ces tragédies ? Qui a choisi et commandé les hélicoptères ? Qui a ordonné les achats et à quel coût ? Qui a procédé aux règlements et de quelle manière ?  Comment se sont opérées les transactions ? Pourquoi les hélicoptères Puma sont-ils cloués au sol ? Pourquoi les avions super Tucanos livrés n’ont-ils pas les équipements de combat appropriés ? Pourquoi deux avions Super Tucanos n’ont-ils jamais été livrés ?

Il demandera  à l’Assemblée Nationale du Mali de renvoyer devant les juridictions compétentes toute personne impliquée dans cette cascade intarissable de scandales.

Le premier responsable de l’opposition énumérera d’autres « scandales » du régime en place. Il fera cas de ceux relatifs à l’achat de l’avion présidentiel, d’équipements militaires, d’engrais frelatés, à la passation de marchés surfacturés, à la construction de logements sociaux. Avant d’ajouter que la liste n’est pas exhaustive.

« Scandales, en toute impunité, touchant aux domaines sensibles de la sécurité, de l’éducation, de la santé, de l’aménagement routier parmi d’autres, sur fond de malversations financières, de fraudes fiscales et douanières, l’ensemble impactant gravement le quotidien tant social, économique que civique de nos populations », a fait savoir Soumaïla Cissé qui ajoute que les scandales se sont multipliés tragiquement en phase avec les cortèges funèbres consécutifs aux violences meurtrières, mafieuses et terroristes grandissantes au nord et au centre du pays pour lequel les compatriotes, abandonnés par le pouvoir central, ont payé un trop lourd tribut.

Au sujet des dégâts de l’insécurité, il trouve que de 2013 à 2019, l’insécurité galopante et effrénée a frappé le pays et occasionné la mort de plus de 4000 civils et militaires, dont plus de 500 pour le seul premier semestre de 2019. Le chef de file de l’opposition trouve que cela est tout simplement inacceptable et intolérable.

Bazoumana KANE

 

Source: Le Prétoire

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