Le dialogue politique est une impérieuse nécessité pour le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, président de l’Union pour démocratie et la République (URD). “Les contours de ce dialogue doivent être bien définis sous l’égide de médiateurs avertis et objectifs”, dit-il.
Les militants de l’URD ont présenté samedi 12 janvier leur vœu de nouvel an au président de leur parti, Soumaila Cissé. Occasion pour eux de faire une rétrospective de 2018. Le président de la jeunesse du parti, Abdrahamane Diarra, a fait savoir que 2018 a été très particulière pour notre pays. “Jamais notre tissu social n’a été fragilisé comme ainsi. Le front social en ébullition, les grèves dans tous les ordres professionnels. Ce n’est pas tout. Elle continue avec celle de l’Union nationale des travailleurs du Mali”.
Sur le plan politique, l’année 2018 a été aussi marquée par l’élection présidentielle, affirme-t-il. “Elle n’a pas permis à la manifestation de la vérité des urnes. Qu’il me soit permis ici de remercier les jeunes qui ont permis d’avoir un résultat honorable. L’avenir, c’est l’URD. Nous en sommes convaincus. Et nous ne ménagerons aucun effort pour la victoire du parti lors des élections générales de 2019. Mais nous souhaitons une tournée et une conférence de cadres à l’intérieur du pays…”.
Pour l’honorable Soumaila Cissé, la situation actuelle de notre pays oblige notre parti à redoubler d’efforts afin de faire face aux nombreux défis. “Notre détermination, l’engagement des jeunes et des femmes nous ont permis de tenir tous nos engagements statutaires. Et il faut que cela soit clair que vous avez bel et bien gagné la dernière élection présidentielle. Mais dans un système de fraude généralisée, ce ne sont pas les voix qui comptent mais ceux qui comptent les voix”, rappelle-t-il.
“Votre action au quotidien montre à souhait que nul n’a le monopole de l’amour pour le Mali. Nul n’a le monopole du patriotisme. La situation actuelle du pays requiert la détermination et l’implication sincère et loyale de toutes et de tous pour sauver notre nation. Depuis 2013, la situation sécuritaire, économique et socio-politique de notre pays s’assombrit d’année en année. Tous les patriotes convaincus reconnaissent que notre pays s’enfonce chaque jour davantage dans une crise multiforme sans aucune perspective de sortie. Ainsi, des grèves et manifestations se suivent”, déclare-t-il.
Il paraît que “notre pays avance”, s’interroge Soumi. Mais certainement, il avance, mais “vers l’abîme”, pour lui. “Quand les voisins affichent un taux de croissance de 8 à 9 %, nous nous glorifions d’un pénible 5 %. Notre pays a donc urgemment besoin de nouvelles propositions, d’autres perspectives, d’autres raisons d’espérer. Il faut se dire la vérité, toute la vérité, simplement la vérité et rien que la vérité…”.
Pour sortir de la crise actuelle, notre pays a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la nation, invite Soumaila Cissé. “Il y a plus de 5 ans que l’opposition a constamment réclamé et continue de réclamer, sans succès, un dialogue politique et républicain. Un véritable dialogue national inclusif autour des maux dont souffre notre pays. En face, nous avons eu droit au mutisme d’abord, puis à de l’improvisation sans contenu. Pis, nous avons eu droit à la répression aveugle des marches pacifiques. Le régime a délibérément, en guise de réponse, violé le droit constitutionnel de manifester, violé les libertés démocratiques. Le dialogue ne peut être brandi partout comme un éventail, un paravent, un faux argument. Les contours de ce dialogue doivent être bien définis sous l’égide de médiateurs avertis et objectifs”, dira-t-il, tout en promettant son engagement, quelle que soit la forme du dialogue, de prendre les décisions, qui vont uniquement dans l’intérêt du Mali, dans le sens de l’avenir de notre pays et du bien-être de nos concitoyens…
Bréhima Sogoba
Source: L’Indicateur du Renouveau