Peu à peu, le parti Fare Anka Wuli se fragilise. Après la démission de ses députés en 2013 et l’un de ses bras financiers, en l’occurrence Zoumana Mory Coulibaly, certains cadres avaient jusque-là tenu bon. Mais, à l’approche des prochaines échéances électorales, les quelques cadres les plus fidèles à Modibo Sidibé sont en train de plier bagage. C’est le cas de Souleymane Koné, l’un des derniers piliers du parti Fare, connu pour ses prises de position, qui jette l’éponge. L’information a été rendue publique ce week-end en ces termes : « Ce 22 avril 2021, j’ai officiellement donné ma démission de toutes les instances et structures des FARE. Ci-contre ma lettre de démission…. »
Dans sa lettre démission devenue virale sur les réseaux sociaux, M. Koné précise que depuis plus de deux(2) ans, il ne participe plus aux instances du parti. Espérant, dit-il, la tenue du deuxième congrès ordinaire pour informer la direction sortante et les militants de son retrait de toutes les instances et structures du parti. Mais ce congrès tardant à se tenir, en violation des statuts et du règlement intérieur du parti, il s’est vu dans l’obligation de procéder autrement.
« Aussi, par la présente, je viens vous notifier ma démission avec effet immédiat, de toutes de toutes les instances et structures du parti », indiquera-t-il.
Et d’ajouter : « Je présente mes excuses à toutes celles et tous ceux d’entre les militants/es qui pourraient être contrariés par ma décision.
Toute ma vie durant, en politique comme dans d’autres domaines, j’ai érigé les valeurs de loyauté et de transparence avant toute autre chose. C’est pourquoi pendant cinq ans aux côtés des camarades très engagés dans le parti, j’ai personnellement œuvré à préserver l’intégrité morale et du parti et de son premier responsable », a-t-il déclaré.
Toutefois, se plaint-il, vous auriez tous remarqué comment le parti, ses cadres et ses responsables ont été ignorés et marginalisés, voire humiliés par le président du parti pendant les dernières élections présidentielles.
« Ils ont été totalement écartés de toutes décisions concernant la marche de la campagne et vilipendés par le président lui-même et son équipe informelle sortie de nulle part et sans concertation au sein du parti. Le résultat est connu ; ce fut l’échec, même si on reconnaît que les élections ont été totalement tronquées, les résultats ne pouvaient être autrement pour les Fare.
De l’échec de sa candidature à l’élection présidentielle passée, le président du parti n’en tire aucune leçon. Pire, il a installé un climat tendant plutôt à culpabiliser les cadres du parti ».
Or, sans sanction politique dans nos mœurs, il est impossible de faire la politique autrement. Faire la politique autrement devient un slogan creux, surtout quand on a conduit le parti au désastre dans lequel il se trouve depuis les élections présidentielles», précise Souleymane Koné.
Pour le démissionnaire, il était attendu que le premier responsable, de surcroit le candidat, se doit de se remettre en cause, tirer toutes les leçons de son échec. Malheureusement, regrette-t-il, tel ne fut le cas. Après l’échec de la présidentielle et des législatives qui ont suivi, poursuivra l’orateur, la déloyauté a continué dans la démarche solitaire du président du parti dont la caricature a été donnée par la mise en place d’une prétendue plateforme dénommée « Pacte pour la Refondation du Mali », dans la création duquel les instances du parti sont encore totalement ignorées.
Pire, martèle M. Koné, pendant longtemps, sur un autre registre, les tentatives de rapprochement avec le pouvoir IBK et les manipulations pour ce faire avaient dénaturé l’indépendance des FARE et rendu illisibles ses démarches et prises de position dans l’opinion.
« Il m’a été impossible de continuer à travailler dans le contexte ainsi décrit avec le premier responsable des FARE qu’il mène à la dérive au gré de ses humeurs et surtout qui obstrue le développement de toute autre initiative de construction d’un parti ne venant pas de lui ou de son cercle d’obligés.Aussi, par la présente, je vous prie de recevoir ma démission formelle de toutes les instances et structures des Fare. Mon combat pour la démocratie, pour le Mali continue. Je le continuerai avec ceux d’entre les Maliens qui y croient au sein du parti ou en dehors. Je vous prie de recevoir, monsieur le président, à l’expression de mes sentiments distingués », a-t-il conclu.
Oumar KONATE
Source: Journal La Preuve