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L’exil filial d’IBK à Abidjan

L’ancien président déchu est-il en exil définitif à Abidjan ? La question est d’autant moins superflue que son séjour, pourtant annoncé comme bref, est en train de se prolonger sans explication édifiante. De retour d’un voyage médical dans un pays du Golfe, IBK s’est aussitôt rendu dans la capitale ivoirienne sans doute pour un autre soin moral. Il y rejoint en effet la famille de son fils aîné, Karim Keïta, ainsi que ses petits-enfants à lui auxquels il voue un attachement indescriptible. En clair, l’ex-occupant de Koulouba n’arrive tout simplement pas à vivre sans cette petite affection qui lui avait par le passé même infligé une brève traversée de la Covid-19. Elle lui impose à présent un exil filial dont le terme n’est pas connu et qui ne semble plus déranger outre mesure ses tombeurs. Lesquels n’avaient au départ consenti à le laisser sortir du pays qu’au bout de négociations très corsées avec les autorités sous-régionales.

Le coup honteux du Tchad 

 

Le monde entier aura été bouleversé et troublé par la disparition spectaculaire du président du Tchad, Idris Deby. Fauché en pleins combats et sur le rempart de la guerre contre les adversaires armés de son régime, le maréchal-président a mérité les hommages les plus glorifiants à faire oublier les nombreuses dérives anti-démocratiques et pouvoiristes ayant souvent jalonné et terni son règne. La salve laudative provient également des autorités françaises, qui voient en Idris Deby plus qu’en son pays entier, un maillon irremplaçable du rouleau compresseur déployé contre le terrorisme dans le Sahel. Ce qui n’inspire aucune réaction, en revanche, c’est la méthode cavalière avec laquelle la succession s’est opérée. En lieu et place du dauphinat constitutionnel foulé aux pieds au nom du respect de la mémoire de l’illustre défunt, c’est bien un conseil militaire avec une forte dose de relents monarchiques qui a pris les rênes de la République du Tchad. Au nez et à la barbe d’un partenaire métropolitain totalement désarçonné désormais et disqualifié pour donner des leçons ou conditionner son partenariat avec les pays africains à l’observance de quelques principes démocratiques. Et pour cause, le bain de sang est l’unique différence, selon toute évidence, entre le coup de force birmane et la honteuse manœuvre par laquelle Deby fils a usurpé les rênes de la Transition après la mort de son père.

Le CCR ou le faux service d’assiette

En tout cas, c’est la nette impression que donne une certaine propension de ses agents à réprimer plus qu’à éduquer. Dans le trafic routier, en effet, les usagers étouffent et ne savent plus à quel saint se vouer pour éviter les pièges tendus par ceux qui sont censés réguler la circulation. Et, le dessein étant manifestement plus l’accaparement qu’autre chose, le rançonnement est devenu la règle et règne à un point tel que des accidents peuvent même se produire au nez et à la barbe des policiers pendant qu’ils transigent à ciel ouvert sur la taille d’un bakchich avec les usagers. Exit la mission et la tâche de fluidifier la circulation et place à une course effrénée au profit qui est en passe de dénaturer la police nationale et de la transformer en service d’assiette au même titre que la douane, les impôts ou les domaines. Sauf qu’à la différence de ces services traditionnels, la chasse aux ressources, ici, sert plus à remplir des besaces individuelles qu’à renflouer les caisses collectives. Et, pour ce faire, la tendance, de plus en plus souvent, c’est d’appliquer un code de la route différent de ce que maîtrisent les usagers de la route.

 

L’armée malienne dans le creux des malices mercantilistes 

 

Décidément les malversations financières ont la vie dure, y compris dans la Grande muette où la contreperformance des troupes est souvent imputée à la répartition de ressources. L’avènement d’un pouvoir semi-militaire, consécutivement au coup de force du 18 août, n’a apparemment rien changé. Et pour cause, il nous revient, de source bien introduite, que les mêmes pratiques ont pignon sur rue quoiqu’avec un peu plus d’habileté à l’opacité, qui consiste à dissimuler jusqu’à priver certains agents de l’administration de leurs subsides habituels : plus de tiques d’essence hebdomadaires au département de la Défense ni à l’Etat-major. Il n’en demeure pas moins que la subtilisation des ressources et les passations nébuleuses de marchés sont légion et sont souvent révélées par les mêmes astuces déployées pour tromper les vigilances. Selon certains témoignages, en effet, chaque distribution massive d’équipements ou de matériels roulants neufs est perçue dans les rangs comme une tentative de détourner les regards des proportions d’affairisme.

Rassemblées par la Rédaction

Source: Le Témoin
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