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Soudan du Sud : 150 morts après des affrontements dans la capitale

Le Soudan du Sud est un pays instable depuis son indépendance obtenue en 2011. Vendredi soir, à la veille de la célébration des cinq ans du jeune pays, des affrontements ont éclaté dans les rues de la capitale Juba. Plus de 150 soldats ont été tués dans ces heurts entre l’armée sud-soudanaise et les ex-rebelles dans la capitale, a affirmé ce samedi un porte-parole des ex-rebelles. « Il y a plus de 150 morts », a déclaré Roman Nyarji, un porte-parole de Riek Machar, l’ancien chef des rebelles redevenu vice-président à la faveur de l’accord de paix qui a mis fin à deux ans et demi de guerre civile.

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Un calme fragile était revenu samedi matin dans les rues à Juba, mais les violences de vendredi soir représentent un nouvel accroc au fragile accord de paix conclu en août 2015 entre le président Salva Kiir et le chef de la rébellion à l’époque, Riek Machar, dont les forces s’affrontent depuis décembre 2013. Samedi, les forces de sécurité étaient présentes en nombre dans les rues de Juba, où peu de civils s’aventuraient.

Vendredi soir, des tirs d’armes automatiques puis d’artillerie lourde ont été entendus en plusieurs lieux de la capitale pendant une demi-heure, au moment où le président Kiir et le vice-président Machar préparaient un communiqué commun sur un premier incident la veille.

Conflit violent

Ce regain de violence à Juba s’est produit au moment où le Soudan du Sud marque le cinquième anniversaire de son indépendance gagnée sur le Soudan après une longue guerre. Mais la moitié des cinq années d’existence du plus jeune État du monde ont été endeuillées par un violent conflit interne alimenté par la rivalité entre Kiir et Machar. Depuis décembre 2013, les combats ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts. Ils ont aussi provoqué une crise humanitaire, forçant près de trois millions d’habitants à fuir leurs foyers et quelque cinq millions, plus d’un tiers de la population, à dépendre d’une aide alimentaire d’urgence.

Kiir et Machar, qui se sont rapprochés à la faveur de l’accord de paix de 2015, n’ont pas donné d’explications sur l’origine des tirs de vendredi soir, les premiers dans la capitale depuis l’accord. Ils se sont contentés de qualifier ces incidents de « malheureux ».

Tension accrue

Un communiqué publié ensuite par l’ambassade du Soudan du Sud à Washington a ajouté que l’altercation de jeudi soir entre des soldats fidèles au président Kiir et des gardes du corps du vice-président Machar à un point de contrôle avait provoqué « une vive tension, qui a engendré un malentendu qui a conduit aux échanges de tirs » de vendredi. Ceux-ci ont débuté près du palais présidentiel avant de s’étendre à d’autres endroits de Juba. Le calme est revenu apparemment après un appel lancé conjointement par Kiir et Machar à leurs forces respectives.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a dit par communiqué son « inquiétude » devant une situation qui « illustre encore une fois le manque d’engagement réel des parties dans le processus de paix ». À la différence des années précédentes, aucune célébration de l’indépendance n’était prévue samedi, officiellement pour manque de fonds.

Message d’espoir

Peter Mawa, un enseignant de 40 ans, a avoué entretenir « des sentiments mitigés » sur la situation du pays. « Je pense que nous avons de bonnes raisons de célébrer (l’indépendance), même si cela doit se faire à la maison. Les Soudanais du Sud ne doivent pas perdre espoir parce que tout ira bien pour le Soudan du Sud un jour », a-t-il dit à l’Agence France-Presse.

Un vendeur, John Manut, 35 ans, estime lui aussi qu’il était important de marquer le coup. « C’est le jour où nous sommes devenus Sud-Soudanais. Cela nous rappelle notre combat pour parvenir à notre indépendance », a-t-il relevé.

Dans le cadre d’un accord de paix signé en août 2015 entre les deux principaux protagonistes du conflit Salva Kiir et Riek Machar, ce dernier est revenu en avril à Juba où il a été réinstallé vice-président et a formé avec Kiir un gouvernement d’union nationale. Mais sur le terrain, les hostilités se poursuivent.

La Grande-Bretagne déconseille de voyager dans le pays

Le ministère britannique des Affaires étrangères a déconseillé samedi « tout voyage au Soudan du Sud » à cause de la dégradation des conditions de sécurité à Juba depuis jeudi et a conseillé à ses ressortissants de quitter le pays. « Il y a eu un certain nombre d’incidents, y compris des tirs, et des combats sont en cours. Le personnel de l’ambassade britannique est confiné et nous le réduisons au seul personnel essentiel », indique samedi le ministère dans la rubrique des conseils aux voyageurs de son site internet. « Si vous n’avez pas d’obligation pressante de rester, vous devez envisager de partir (par des vols commerciaux), si cela peut se faire en toute sécurité », ajoute le ministère.

« Si un accès sûr à l’aéroport n’est pas possible, nous conseillons à tous les ressortissants britanniques à Juba de rester à l’intérieur d’un lieu sûr et de prendre les précautions appropriées le temps que la situation se stabilise ou qu’il soit sûr de quitter les lieux. »

 

La rédaction

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