La médiation du Haut conseil islamique aura permis d’éviter le clash annoncé entre Mahmoud Dicko et le CDM. Un répit avant que la CMAS ne revienne à la charge.

Attendue dans la rue, vendredi dernier, la CMAS a fini par abandonner son projet de sortie au Boulevard de l’indépendance. L’intercession de Cherif Ousmane Madani Haidara est passée par là et aura permis de faire entendre raison à son prédécesseur au HCI. Une sortie avortée du tombeur d’IBK qui avait fustigé une prolongation arbitraire de la Transition, à contre-courant du CDM qui était dans la logique d’une démonstration de force parallèle. Ses membres avaient d’ailleurs invité leurs militants à rallier le célèbre boulevard pour jauger les capacités de mobilisation.

L’euphorie référendaire aura servi de tremplin à Mahmoud Dicko de revenir en force, dans le sillage de la mouvance opposée au maintien de la laïcité dans la constitution. Depuis, ses prises de parole n’ont de cesse de gagner en audience et de contribuer à la résurrection de la fin calculateur, qui a probablement observé toutes les tendances opposées à une prolongation de la transition avant d’agir. Au fait, un front du refus a bien pris forme autour d’une tendance réellement hostile à une militarisation au-delà de février prochain. Il y a l’œuf de rappeler que c’est justement une dynamique similaire qui lui avait ouvert la brèche pour être sous les projecteurs avec le M5 RFP.

Une nouvelle vague de désaveu des pouvoirs actuels semble s’annoncer avec la décision du parrain de la CMAS de ne plus reconnaître les militaires au pouvoir après février prochain. Un passage obligé, selon l’influent mouvement politico-religieux, pour le retour tant attendu de l’ordre constitutionnel. Le pouvoir est donc prévenu qu’une majorité silencieuse reste foncièrement en embuscade et pourrait donner désormais de la voix à tout moment.

I KEÏTA

Source : Le Témoin