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Face à la crise énergétique: Le Mali se hâte sur l’ombre du nucléaire russe

Le Mali a passé, la semaine dernière, un accord avec Moscou pour la construction de quatre (4) centrales nucléaires d’une capacité de 55 mégawatt chacune. L’objectif est de rompre avec les sources traditionnelles d’énergie au profit d’une production moins coûteuse dans un contexte où l’électricité est rendue luxueuse par l’irrégularité de la desserte.

L’accord conclu avec le gouvernement de transition, indique un communiqué de l’Agence russe de l’énergie atomique, est un protocole de «coopération dans le domaine des utilisations pacifiques de l’énergie atomique» et porte à ce titre sur le “développement de l’infrastructure nucléaire du Mali”, la “formation du personnel, des installations de recherche nucléaire et de l’énergie nucléaire” et la “sensibilisation du public” à cette énergie.
Et le chef de la délégation malienne, le ministre de l’Economie et des finances Alfousseyni Sanou, s’ajouter que lesdites centrales, par-delà la fourniture d’électricité, interviendront dans les domaines comme l’Agriculture et la Médecine.
En attendant le nombre et les sites devant accueillir lesdites centrales, les parties sont déjà entrées de plain-pied dans l’élaboration d’un chronogramme de mise en œuvre de l’Accord, a renchéri le ministre Sanou. C’est dans ce cadre, assure-t-il, qu’une délégation de la Russie est attendue en décembre prochain en vue d’évaluer les potentialités du Mali. La Russie prévoit par ailleurs de bourses d’études pour former des étudiants maliens dans la maintenance desdites centrales, mais il n’en demeure pas moins que les appréhensions continuent d’abonder sur la faisabilité d’une telle ambition. En plus de la carence de ressources humaines dans le domaine, les interrogations affluent notamment sur la disponibilité de l’uranium en tant la matière première ainsi que sur la capacité de la transformer pour les besoins de l’usage. Les opinions sceptiques sont en outre confortées par l’absence criante de préalables pour disposer d’une technologie fortement dépendante des précautions sans lesquelles les installations peuvent être plus nuisibles qu’utiles. Or la matière de refroidissement d’une centrale nucléaire n’est pas la denrée la moindre rare dans un pays où la production agricole est toujours tributaire d’une maîtrise partielle de l’eau. Autant de réserves et motifs de pessimisme qui éloignent l’avènement du nucléaire malien de la réalité.
Amidou KEÏTA

Source : Le Témoin

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