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Soldats ivoiriens détenus au Mali : Bamako veut une contrepartie

Des personnalités maliennes bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali fustige le Colonel Assimi Goïta

 

Les autorités maliennes réclament à la Cote d’Ivoire une contrepartie pour la libération de 46 soldats détenus à Bamako depuis le 10 juillet dernier, en considération de trois femmes libérées récemment, a fait savoir le Colonel Assimi Goïta Président de la Transition.

C’est ce qui ressort d’un communiqué de la présidence malienne, émis suite à une audience accordée, vendredi, à Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale du Nigéria, porteur d’un message du Président Muhammadu Buhari à son homologue malien.

Saluant la libération de trois femmes parmi les 49 « soldats ivoiriens », la partie nigériane estime « qu’il est temps de trouver une solution définitive à cette crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali».

Pour sa part, le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition félicitant l’implication personnelle de Muhammadu Buhari pour le retour à la normale entre le Mali et la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ) précise qu’il était judicieux de trouver une solution durable à la question des « soldats ivoiriens ».

Goïta a souligné qu’au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses « soldats », continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice.

Malheureusement, dit-il « ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali ».

D’où la nécessité, affirme Goïta, « d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali ».

Le communiqué de la présidence malienne ne cite pas de noms de personnalités réfugiées en Côte d’Ivoire. Cependant, dans les médias locaux maliens plusieurs noms sont énumérés en rapport avec cette déclaration.

Boubou Cissé, ancien Premier ministre et ex-ministre de l’Economie et des Finances, Tiéman Hubert Coulibaly ex-ministre de la Défense nationale, Mamadou Diarra dit Igor, ancien ministre de l’Economie et des Finances et Babaly Bah, ex-patron de la Banque Malienne de Solidarité (BMS-SA) font l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis le 25 juillet 2022 dans l’affaire du marché public dit”Paramount”, lequel marché public s’inscrit dans la mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure.

Karim Keïta, fils de l’ancien président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, fait également l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête sur la disparition du journaliste d’investigation Birama Touré, survenue en 2016.

Le doyen des juges d’instruction de la commune VI de Bamako a demandé à Interpol d’émettre une « notice rouge » à l’encontre de l’ancien député malien, qui avait quitté le pays après le coup d’Etat ayant précipité la fin du mandat de son père en août 2020.

La victime, disparue depuis 2016, travaillait pour le journal malien “Le Sphinx” et aurait enquêté sur des faits susceptibles de compromettre le fils de l’ancien chef de l’Etat.

Dans une interview accordée à la télévision nationale, le colonel Abdoulaye Maïga Premier ministre par intérim, a souligné vendredi soir que le dossier était « éminemment judiciaire ».

Cependant, Maïga a évoqué dans le même propos la situation des Maliens visés par des mandats d’arrêts et vivant en Côte d’Ivoire, qui utilisent cette dernière dit-il « comme terrain en vue d’attaquer ou de perturber la transition », une période censée précéder et préparer le retour des civils au pouvoir à Bamako a-t-il conclu.

Source : Anadolu Agency
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