S’il ya un événement qui a longtemps été commenté à Ségou en 2008, c’est bien l’enlèvement suivi de la disparition de Mlle Awa TRAORE dite gafouré, élève du CETI le 14 Janvier. Malgré toutes les recherches, malgré toutes les enquêtes faites par les services de sécurité, bien que des indices concordants aient abouti à l’interpellation de deux jeunes hommes. En dépit de la bonne foi et de l’implication personnelle de Monsieur Kébé procureur à Ségou au moment des faits, le flou est demeuré autour de cette affaire qui s’est terminée en queue de poisson. De supputations en supputations, les uns ont pensé qu’Awa menait quelque part une vie paisible dans un autre pays, pour d’autres les Djinns l’ont enlevée.
Dans tous les cas, nombreux sont les ségoviens qui pensaient qu’elle allait réapparaître. Ses propres parents lassés, démoralisés, désaxés, avaient fini par se résigner car ils étaient impuissants et avaient fini par se laisser convaincre par les rumeurs les plus persistants qui laissaient croire que leur fille a été tuée ou pour un sacrifice, ou par de jeunes délinquants dans leur folie d’amour.
Après donc deux ans, alors que l’affaire était arrangée dans les oubliettes, la preuve de l’assassinat de la jeune fille éclate au grand jour. C’était le 19 mars 2010 où un de nos maliens de l’étranger decide de revaloriser son chantier sis à Missira non loin du service des sapeurs pompiers.IL commande donc un puisatier pour curer le puits longtemps resté en quarantaine. Une fois descendu dans le puits, il en ressortit après avoir constaté la présence d’un ossement humain. C’est alors que la police est alertée et il s’en suit un branle-bas qui aboutit à faire ressortir du puits le reste des ossements, des habits, des colliers et une chaussure. Avec un découpage très rapide, on se rendit compte qu’il s’agissait bien là des restes de Awa TRAORE disparue il y avait plus de deux ans. D’ailleurs le bracelet en argent trouvé dans le puits qui portait bien le nom de la fille Gafouré a fini par lever tout doute. Comme une traînée de poudre, cette information fit le tour de la ville de Ségou et de radio en radio, même le plus quidam en était informé. Tout le monde avait fini par se convaincre que les enquêtes allaient être de nouveau relancées et qu’enfin les ségoviens seraient informés des motifs et des commanditaires de ce crime. Mais hélas, ce fut le silence jusqu’en ce jour.
Selon toute analyse, nous pensons que ce crime odieux et barbare ne doit pas resté impuni car la vie humaine est irremplaçable. Mieux encore il faut débusquer les criminels. Policiers, gendarmes, juges, société civile, tout le monde doit se sentir interpellé parce que c’est la sécurité de Ségou qui est menacée. Rien ne doit être relâché. Le criminel ne doit pas avoir un temps de répit. Ce qui se passe ailleurs, peut se passer au Mali car les compétences, il y en a. Suivons l’actualité ; des criminels sont jugés après des années alors qu’ils pensaient mener une vie paisible pensant sans doute qu’ils ne seraient jamais démasqués. Sans être des professionnels, il ya lieu d’espérer qu’avec une enquête très approfondie et fait par les services compétents, tout Ségou lancera un ouf de soulagement. C’est ici une question d’honneur pour nos hommes en uniforme que de défaire un tel crime. Les éléments d’appréciation ne leur manquent pas du moment que les téléphones portables de certains avaient été mis sous scellé, que le dernier appel en direction de Awa TRAORE a été fait à 10h le 14 janvier 2008, que tous les contacts en direction de la fille sont connus, que certains objets qu’elle portait sur elle, ont été retrouvés.
On ne demande pas de faire une résurrection puisqu’il n’y en aura pas, mais il est normal que tout soit mis en œuvre pour essuyer les larmes des parents d’Awa TRAORE dite Gafouré.
A. Yérélé
SOURCE: Ségou Tuyè