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Situation sécuritaire : La CMA prise dans son piège

La CMA et alliés semblent être pris à leur propre piège, en tentant de se faire entendre par les armes pour obliger le gouvernement à céder à leurs desiderata. En fait, leurs diverses attaques sont repoussées par les mouvements d’autodéfense au sein de la plateforme. L’attaque du GATIA, lundi dernier, les a fait fuir Ménaka. On lit d’ailleurs, dans le rapport du Secrétaire général  du conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, sur le Mali: « Le 1er  janvier, le GATIA a menacé d’attaquer Ber si la Coordination refusait de libérer six de ses membres qu’elle avait fait prisonniers. La MINUSMA est intervenue auprès des dirigeants du GATIA, les prévenant qu’elle emploierait la force, conformément à son mandat et à ses règles d’engagement et de comportement s’ils attaquaient Ber et mettaient les soldats de la paix et la population locale en danger imminent. Le GATIA s’est retiré de la périphérie de
Ber à Zahro le 3 janvier, et de Bamba au cours de la deuxième quinzaine de janvier. »

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Le secrétaire général  a indiqué que la période à l’examen a été dominée par une forte hausse de l’insécurité liée à l’augmentation des affrontements entre les groupes armés de la Coordination et de la Plateforme, au banditisme à grande échelle, dirigée en particulier contre les véhicules et les convois, et au grand nombre d’actions extrémistes violentes. Les groupes extrémistes, a-t-il ajouté, ont continué à mener des opérations dans la région de Kidal et notamment à attaquer la MINUSMA et les forces françaises de l’Opération Barkhane et se sont montrés de plus en plus actifs dans d’autres régions, notamment celles de Mopti et de Ségou dans l’ouest du Mali. Le rapport du Secrétaire général du conseil de sécurité de l’Onu indique :

« Affrontements entre les groupes armés qui respectent le processus de paix

Le 20 décembre, les combattants du MAA ralliés à la Coordination basés à Ber et à Didi (région de Tombouctou) ont attaqué Bamba (région de Gao) avant d’être repoussés par la Plateforme. Les combattants du MAA ralliés à la Plateforme et au GATIA basés à Tabankort (région de Gao) ont riposté en prenant Zahro (région de Tombouctou) à la Coordination, le 24 décembre. Bamba et Zahro sont deux points de passage sur la rive nord du Niger. Le 1er janvier, le GATIA a menacé d’attaquer Ber si la Coordination refusait de libérer six de ses membres qu’elle avait fait prisonniers. La MINUSMA est intervenue auprès des dirigeants du GATIA, les prévenant qu’elle emploierait la force, conformément à son mandat et à ses règles d’engagement et de comportement s’ils attaquaient Ber et mettaient les soldats de la paix et la population locale en danger imminent. Le GATIA s’est retiré de la périphérie de Ber à Zahro le 3 janvier,
et de Bamba au cours de la deuxième quinzaine de janvier. Les Forces armées maliennes ont installé un poste à Bamba début février, ce qui a renforcé les allégations – largement répandues – de collusion entre la Plateforme et le Gouvernement.
De nombreux affrontements dans le nord du Mali, y compris à Bamba et Zahro entre le 20 et le 24 décembre, s’expliquent par la lutte pour le contrôle des routes stratégiques pour le commerce et les trafics. Suite à la fermeture du point de passage voisin de Didi sur le Niger, le contrôle de Bamba et de Zahro, situées sur la rive nord du fleuve, est devenu essentiel pour les trafics à travers le Sahel. Par exemple, des photos aériennes prises par les drones de la MINUSMA le 24 décembre montrent deux convois de camions transportant des cigarettes escortés par différents groupes armés. La MINUSMA a également reçu des informations concernant des tensions entre les factions de la Coordination au sujet du contrôle des routes commerciales.
Début février, à Ménaka (région de Gao), le MNLA aurait détourné, depuis Gao vers le Niger, un camion transportant des médicaments qui se trouvait sous la protection du MAA rallié à la Coordination. Les conséquences des affrontements sur les civils à Tabankort (région de Gao et ses environs) étaient particulièrement préoccupantes. Les tensions croissantes entre la Coordination et la Plateforme ont conduit la MINUSMA à envoyer des patrouilles de longue distance et à déployer une unité de 36 soldats à Tabankort, le 12 janvier. Le 16 janvier, la Coordination a attaqué des positions de la Plateforme dans la ville. Vingt-deux civils se sont réfugiés dans le camp provisoire de la MINUSMA, où la Mission a renforcé sa présence. Le 17 janvier, au moins six combattants du GATIA auraient été tués et plusieurs autres auraient été blessés. Au cours des combats pour Tabankort, la MINUSMA a organisé l’évacuation sanitaire de 13
civils et de 6 blessés de la Plateforme et fourni des soins à 25 combattants de la Plateforme. Par la suite, elle a mené deux missions intégrées visant à évaluer les répercussions des combats sur les civils et à encourager les responsables communautaires à prendre des mesures de réconciliation.
Les affrontements se sont néanmoins poursuivis et, le 20 janvier, la Coordination a tiré à la mitrailleuse lourde et lancé des roquettes sur Tabankort, près de la position de la MINUSMA et de sites civils. La MINUSMA a envoyé deux hélicoptères d’attaque pour surveiller la situation et prévenir tout autre tir. Quand la Coordination a continué à tirer des roquettes, les hélicoptères de la MINUSMA ont tiré des coups de semonce, mais les tirs ont continué. Par conséquent, conformément au mandat et aux règles d’engagement et de comportement de la Mission, ils ont détruit le lance-roquettes. Le MNLA a publié une déclaration dans laquelle il accusait la MINUSMA d’avoir tué et blessé certains de ses hommes. Le 21 janvier, la Plateforme a affirmé que ses forces avaient détruit les positions de la Coordination et demandé à la MINUSMA de permettre aux groupes armés de continuer à combattre à Tabankort.
La réaction énergique de la MINUSMA à Tabankort a entraîné une série de
manifestations pour et contre la Mission. Les partisans de la Coordination ont manifesté contre la MINUSMA le 21 janvier à Kidal, où ils ont dégradé la piste d’atterrissage qu’ils ont occupée jusqu’au 16 février, et ont manifesté à Ménaka le 22 janvier. À Ber en revanche, la population a ignoré les appels à manifester lancés par la Coordination du fait du rôle que la MINUSMA a joué en janvier 2015 pour empêcher l’attaque du GATIA contre la ville. À Gao, des associations de jeunes ont organisé le 23 janvier une manifestation de soutien à la MINUSMA.
Pendant ce temps, conformément à son mandat de bons offices, la Mission a tenté de faciliter l’instauration d’un cessez-le-feu local à Tabankort pour prévenir toute nouvelle violence et d’obtenir le retrait des groupes armés de la Coordination et de la Plateforme de Tabankort, ainsi que la création d’une zone de sécurité provisoire exempte d’armes entre Almoustarat (région de Gao) et Anéfis (région de Kidal). Au cours des consultations menées en parallèle avec la Coordination et la Plateforme sur un éventuel cessez-le-feu, la Coordination a détourné un document de travail signé avec la MINUSMA en y ajoutant son logo et celui de l’ONU, et en le publiant sur le site d’un média social le 24 janvier. Les autorités maliennes, la Plateforme et les groupes de la société civile ont exprimé leur profond désaccord avec ce document et accusé la MINUSMA d’essayer de déplacer les groupes armés de la Plateforme hors de la
zone. Le 25 janvier, une délégation de représentants de groupes de jeunes et de groupes armés de la Plateforme à Gao a prévenu la MINUSMA que des manifestations seraient organisées pour protester contre l’accord qu’elle aurait conclu avec la Coordination.
Le 26 janvier, à Gao, un rassemblement organisé par ces mêmes groupes de jeunes et représentants de la Plateforme ont dégénéré : des manifestants ont lancé des pierres sur le camp de la MINUSMA et exigé qu’elle dénonce le soi-disant accord et son contenu. Le 27 janvier, les manifestants ont tenté de forcer l’entrée du camp en lançant des pierres et des cocktails Molotov contre les unités de police constituées. La MINUSMA a riposté avec des gaz lacrymogènes et des tirs de semonce; des coups de feu ont été également tirés en direction des manifestants. L’hôpital régional de Gao a par la suite indiqué que 3 manifestants avaient été tués et que 18 autres avaient été blessés, dont 4 par balles. Cinq policiers des unités de police constituées de la MINUSMA ont également été blessés. Le 28 janvier, des manifestants ont lancé des pierres sur un autre camp de la MINUSMA à Gao. La MINUSMA a employé des gaz
lacrymogènes pour disperser la foule. Le 29 janvier, au cours de sa première visite à Gao depuis son entrée en fonction, le Président Keïta a demandé aux acteurs locaux de continuer de coopérer avec la Mission. Il s’est rendu à l’hôpital de Gao où il a rencontré ceux qui avaient été blessés lors des manifestations, ainsi que des combattants du GATIA et du MAA ralliés à la Plateforme blessés à Tabankort. Le 29 janvier, j’ai annoncé l’ouverture d’une enquête visant à établir les faits survenus lors de la violente manifestation du 27 janvier à Gao et nommé trois experts indépendants chargés de mener rapidement des enquêtes approfondies. L’équipe d’enquête a débuté ses travaux à Bamako et à Gao le 20 février. Son rapport devrait être prêt fin mars.
Le 8 février, 17 combattants du MAA ralliés à la Coordination sont arrivés à bord de véhicules armés à Agouni (région de Tombouctou) et ont occupé la ville. Ils ont remplacé le drapeau malien accroché à la mairie par le drapeau du MAA rallié à la Coordination.
Les écoles ont été fermées, les acteurs humanitaires ont suspendu leurs opérations et les véhicules de transport ont cessé de se rendre à  Agouni. Le 26 février, l’Équipe mixte d’observation et de vérification de Tombouctou, opérationnelle depuis janvier, a conduit sa première mission d’évaluation à Agouni. Les membres de cette équipe étaient au complet le 10 mars avec l’arrivée de membres du Mouvement national pour la libération de l’Azawad et du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad.
La MINUSMA a continué de s’employer à mettre en place la Commission
technique mixte de sécurité en créant un secrétariat permanent disposant de capacités propres. Les équipes mixtes d’observation et de vérification ont mené des missions d’évaluation dans les six lieux dont les parties se disputent le contrôle. La reprise des hostilités a cependant contrarié le programme de travail de la Commission technique et entraîné l’annulation de sa réunion mensuelle de février.
La Coordination n’est toujours pas membre de la Commission technique mixte de sécurité car elle conteste la participation du GATIA, qui n’a pas signé la feuille de route du 24 juillet 2014. La mise en place de l’équipe mixte d’observation et de vérification de Kidal est restée au point mort.

Attaques perpétrées par des groupes extrémistes violents

Au cours de la période à l’examen, les activités des groupes extrémistes violents ont augmenté, notamment les attaques contre des civils. La MINUSMA a enregistré 10 attaques en décembre (9 contre la Mission, 1 contre des civils), 18 en janvier (9 contre la Mission, 7 contre des civils, 1 contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et le personnel du gouvernement, 1 contre le MNLA), 14 en
Février  (3 contre la Mission, 1 contre l’Opération Barkhane, 5 contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et 5 contre des civils); et 13 entre le 1er et le 16 mars (4 contre la Mission, 2 contre l’Opération Barkhane, 2 contre les Forces armées maliennes et 5 contre des civils). Les attaques contre les soldats de la paix ont fait 3 morts et 35 blessés au cours de la période à l’examen.
Le 24 décembre, dans la région de Gao, deux obus de mortier ont atterri près du camp de la MINUSMA et de l’Opération Barkhane à Ansongo sans faire de victimes ni causer de dégâts. Le 29 décembre, au moins 15 roquettes ou obus de mortier ont été tirés vers des infrastructures partagées par la MINUSMA, l’Opération Barkhane et les Forces armées maliennes à Tessalit (région de Kidal), dont 1 a atterri dans l’enceinte du camp, détruisant un véhicule des Forces armées maliennes. Le 31 décembre, au moins trois roquettes ou obus de mortier ont atterri près de la piste d’atterrissage de Tessalit. Le 17 janvier, une attaque complexe a été lancée contre le camp de la MINUSMA et de l’Opération Barkhane à Kidal. Deux véhicules piégés ont explosé à l’entrée nord du camp et à un poste de contrôle de la MINUSMA, situé à 1 kilomètre à l’est du camp, tandis qu’au moins huit roquettes et mortiers étaient tirés contre
le camp. Les soldats de la MINUSMA ont repoussé les assaillants, mais un soldat de la paix, qui était au poste de passage a été tué et un autre a été blessé. Le 8 mars, six obus ont atterri dans l’enceinte du camp, tuant un soldat de la paix et en blessant huit autres. Les forces de la MINUSMA et de l’Opération Barkhane ont riposté et mis fin à l’attaque. Au cours de l’attaque, deux obus ont touché un campement civil, tuant trois personnes et en blessant deux autres. Les blessés ont été évacués par les forces de la MINUSMA et de l’Opération Barkhane. Des attaques à l’aide d’engins explosifs improvisés de plus en plus sophistiqués se sont poursuivies sans relâche dans toute la zone d’opérations de la Mission. Entre le 17 décembre et le 16 mars, la MINUSMA a enregistré 10 attaques contre son personnel qui ont tué l’un de ses membres et en ont blessé 28 (11 blessés dans la région de Kidal; 1 tué et 16
blessés dans la région de Gao; 1 blessé dans la région de Ségou). Le 18 décembre, trois soldats de la paix ont été blessés lorsque leur véhicule a heurté un dispositif explosif à 200 mètres du camp de la Mission à Aguelhok (région de Kidal). Les soldats de la MINUSMA ont poursuivi et arrêté les suspects, membres du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad, qu’ils ont remis à la gendarmerie malienne le 21 décembre. Les 27 et 28 décembre, deux engins explosifs improvisés télécommandés repérés sur des véhicules des Nations Unies stationnés à Gao ont été neutralisés. Le 21 janvier, un véhicule de la MINUSMA qui avait touché un engin explosif improvisé à 60 kilomètres à l’est d’Ansongo a été la cible de tirs d’assaillants non identifiés. Un soldat de la paix grièvement blessé a succombé à ses blessures.
Une intensification de l’activité des groupes extrémistes a été signalée dans les régions auparavant épargnées de Ségou et de Mopti. Pour la première fois, Bamako a été visée. Le 5 janvier, des hommes armés ont attaqué Nampala (région de Ségou) près de la frontière mauritanienne, tuant 11 soldats des Forces armées maliennes et
en blessant trois. Le 6 janvier, des hommes armés ont attaqué Dioura (région de Mopti), à 50 kilomètres au sud-ouest de Nampala, et ont incendié la mairie et la préfecture. Le 8 janvier, des hommes armés ont attaqué la préfecture de Tenenkou dans la région de Mopti. Le 16 janvier, un nouveau groupe extrémiste violent, le Front de libération du Macina, a revendiqué cette attaque. Le même jour, lors de combats contre des hommes armés à Tenenkou, trois soldats des Forces armées maliennes ont été tués et cinq autres ont été blessés. Le 14 février, une attaque menée par des hommes armés contre des positions des Forces armées maliennes dans le Cercle de Youwarou (région de Mopti) a fait deux morts et six blessés parmi les soldats et six morts parmi les insurgés. Le 7 mars, deux hommes armés ont ouvert le feu dans un restaurant de Bamako, tuant cinq personnes et en blessant neuf autres, y compris deux membres du personnel
recrutés sur le plan international détachés au Service de la lutte antimines de l’ONU. Le même jour, Al Mourabitoun a revendiqué cette attaque dans une vidéo diffusée par une agence de presse mauritanienne. »


Les  ATTAQUES RECENTES

Le mercredi 15 avril 2015, vers 11h30, un véhicule piégé a explosé à l’entrée du camp de la MINUSMA à Ansongo, dans la région de Gao, alors qu’il tentait d’y pénétrer, faisant trois (03) mort à savoir le terroriste lui-même, un enfant et un personnel civil de la MINUSMA. On dénombre vingt et un (21) blessés parmi les civils et les casques bleus du contingent nigérien.
Le lundi 06 avril 2015, quatre (04) individus armés à bord de deux motos ont fait irruption à la foire hebdomadaire de Diafarabé, cercle de Teninkou en 5ème région pour intimider les forains avant de se rendre au poste de garde forestier et assassiner le chef de poste.
Le dimanche 12 avril 2015,  un véhicule des Forces Armées maliennes (FAMA) a sauté sur un engin explosif improvisé entre Diabaly et Nampala, en 4ème  région, tuant deux militaires maliens et en blessant deux autres.
NAMPALA : mardi 21 avril 2015,  des échanges de tirs entre les forces de sécurité malienne et des groupes armés, ont eu lieu, ces deux derniers jours dans la localité de Nampala, région de Ségou. Selon le colonel major des FAMA qui dirige l’opération, il y a eu plusieurs morts du côté des groupes armés. Aucune victime ni blessé n’est à déplorer, a-t-il ajouté du coté des FAMA. Toujours selon cette même source des caches d’armes ont été également découvertes.
Le 22 avril, vers 18 heures, le chef de village de Dogo  dans les environs de Ténénkou a été assassiné par deux peuls présumés affiliés à un mouvement djihadiste non identifié.
Lundi dernier, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), a été boutée de Ménaka, dans la région de Gao  par le Mouvement d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia). On a signalé des morts du côté de la CMA.
Fatoma Ballo

 

Source: Le Journal

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