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Accord pour la paix et la réconciliation : Les couleuvres avalées par IBK et ses gouvernements

En fait, la succession des  fâcheux événements,  manifestée par la succession des Premiers ministres et gouvernements, a porté un coup dur et fragilisé le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, contraint de composer avec la communauté internationale qu’il avait commencé par défier. IBK s’est vite retrouvé dans une situation difficile à contrôler, à cause d’une série d’obstacles qu’il a finalement préféré contourner. D’abord confronté à la réalité d’un contrat controversé d’acquisition d’aéronef impliquant TOMI, un homme sous surveillance judiciaire en France, il a ensuite fait partie de ceux qui ont pêché par précipitation dans l’attaque du 23 mai 2014, car, n’étant pas suffisamment informé de la logistique ennemie, pour finalement accepter un accord de paix qui a fait fi de 12 pages d’amendement proposés par le gouvernement. Dire : « mieux vaut un mauvais accord que pas d’accord du
tout » montre que des couleuvres ont été avalées.

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Dans le rapport du Vérificateur général relatif au contrat d’acquisition de l’aéronef et la fourniture de matériels militaires,  on lit ces propos de l’ancien ministre de la Défense et des anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga: « Le contrat de cession-acquisition de l’aéronef a été cosigné par Marc Gaffajoli et non par le représentant d’AKIRA INVESTMENT. Il déclare que la signature a eu lieu dans son bureau. M Maiga révèle que Marc Gaffajoli est aussi le représentant de Tomi, propriétaire d’AFRIJET. La société AFRIJET a déjà eu à louer un avion Bombardier BD-700 Global Express à la Présidence de la République pour un coût de 500.000 euros. Toujours selon lui, AKIRA INVESTMENT, une société écran, a été créée uniquement pour cette opération. C’est pourquoi la BDM a viré les 17,5 milliards dans le compte du trésor public, car elle avait estimé que les références bancaires de ladite société
n’étaient pas fiables. »  Ces révélations commençaient déjà à fragiliser un président qui, dès son arrivée au pouvoir, était obligé d’avaler des couleuvres. En effet, il avait approuvé un programme qui traçait les orientations et priorités du gouvernement pour la période 2013-2018. La sécurité et la lutte contre la corruption figurent en bonne place dans ce document qui mentionne :
« Le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), pour la période 2013-2018, est élaboré sur la base des hautes orientations du Président de la République.
Dans le contexte d’une sortie de crise sécuritaire et institutionnelle consécutive au conflit armé déclenché dans les régions du Nord par des terroristes et au
coup d’Etat du 22 mars 2012 qui ont entraîné le délitement des institutions publiques et la déconfiture de l’Etat, le Président de la République a fait part de son ambition de rassembler tous les Maliens autour d’un projet de reconstruction de l’Etat afin que les Maliens deviennent, à nouveau, les maîtres de leur destin et de leur développement. La réalisation de ce projet implique pour chaque Malien, le devoir de conduire une oeuvre de transformation économique et sociale qui permette de conjurer les périls que sont l’insécurité dans le Nord du pays, la désagrégation des institutions publiques, la corruption, la dégradation des conditions de vie et la perte des repères moraux qui minent la société.
Le Programme d’Actions du Gouvernement se propose de prendre en charge les priorités du Président de la République à travers la restauration de l’intégrité du territoire et la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens et la consolidation de la cohésion sociale, la refondation des institutions publiques et l’approfondissement de la démocratie, la promotion des femmes et des jeunes et la construction d’une économie émergente.
A cet effet, l’action publique sera fondée sur les principes directeurs ci-après :
– une éthique de la responsabilité, exigeant de tous ceux qui détiennent des charges et responsabilités publiques un comportement exemplaire et réhabilitant le travail et le mérite ;
– une exigence de qualité et d’accessibilité au plus grand nombre de services publics ;
– la participation active de tous les citoyens à travers le renforcement des institutions démocratiques ;
– la promotion de l’égalité des chances, à travers des politiques publiques de santé et d’éducation qui, corrigeant les inégalités, offre à chacun la possibilité de réaliser son potentiel par le travail ;
– un aménagement de l’ensemble du territoire, qui assure, par la valorisation des potentialités économiques, le développement équilibré de toutes les parties du territoire national. »
Le deuxième écueil où s’étaient butés IBK et son ancien Premier ministre, Moussa Mara, qui venait de prendre la succession de Oumar Tatam Ly, démissionnaire, était d’avoir sous estimé une rébellion qui n’était pas seule à Kidal, mais renforcée par des terroristes qui n’attendaient que le moment favorable pour déployer leur quincaillerie de mort. La France, qui n’avait pas encore signé l’accord de coopération militaire et tenait à protéger l’ex otage Serge Lazarevic, n’avait pas réagi, quoique la présence des terroristes fût manifeste, puisque leur bannière, selon les informations de RFI, avait été aperçue, parmi les assaillants. La troisième couleuvre a été celle de renoncer aux amendements là où la Coordination des mouvements de l’AZAWAD s’agrippait toujours à l’autonomie. Même si le gouvernement n’a pas publié ces amendements, il paraît certain que l’administration des régions- fortement
dénoncée par l’opposition- en fait partie et à fortiori, la composition de la police territoriale et la réintégration des rebelles dans les forces armées. En fait, la succession de ces fâcheux événements,  manifestée par la succession des Premiers ministres et gouvernements, a porté un coup dur à IBK, contraint de composer avec la communauté internationale qu’il avait commencé par défier. Vaut-il mieux accepter un accord imposé que de ne pas avoir d’accord du tout? Ceux qui disent oui font remarquer que Kidal nous a échappé depuis 2012 et que ce n’est pas humain de ne pas s’apitoyer sur le sort des milliers de réfugiés. Ils ajoutent qu’il ne suffit pas de critiquer mais encore faudrait-il proposer. C’est pourquoi aujourd’hui, la majorité des Maliens, selon nos sources, appellent à la signature de l’accord de paix, le 15 juin prochain
Fatoma Ballo

 

Source: Le Journal

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