3,9 millions de Maliens ont aujourd’hui besoin d’assistance humanitaire, a indiqué l’ONU à la suite de la révision en août du Plan de réponse humanitaire pour le Mali.
« En passant de 3,2 millions au début de l’année à 3,9 millions aujourd’hui, cela constitue une augmentation de plus de 20 %, soit l’équivalent d’un Malien sur cinq ayant besoin d’aide humanitaire », a déclaré vendredi Jens LAERKE, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) lors d’un point de presse à Genève.
Selon les Nations Unies, cette hausse du nombre de personnes dans le besoin au Mali s’explique par la recrudescence des conflits intercommunautaires dans le centre du pays durant le premier semestre de l’année et l’augmentation de l’insécurité alimentaire.
En raison des conflits au Mali, le nombre de personnes déplacées internes était estimé à plus de 168 000 au 31 juillet 2019 contre plus de 84 000 au début de cette année. La population en situation d’insécurité alimentaire ou qui risque d’en souffrir est également passée de 3,4 millions à près de 3,8 millions.
La communauté humanitaire au Mali avait sollicité 296 millions de dollars en janvier pour financer son plan d’intervention dans le pays pour l’année 2019. A ce jour, seulement un tiers du financement demandé, soit 96 millions de dollars ont été reçus.
Malgré ce sous-financement, les organisations humanitaires présentes au Mali n’ont pas ménagé leurs efforts pour aider les plus nécessiteux, fournissant une aide alimentaire à quelque 500 000 personnes ainsi qu’une assistance en eau, assainissement et hygiène à 144 000 personnes. En outre, quelque 150 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë ont été traités.
Alors que le Mali connait un nombre croissant de personnes vulnérables ces derniers mois, la communauté humanitaire, dans le pays, a révisé son plan d’intervention humanitaire pour 2019 : les besoins pour cette année requièrent désormais un financement total de 324 millions de dollars.
« Alors que l’ONU et les partenaires humanitaires reconnaissent la générosité des donateurs jusqu’à présent, il est urgent d’augmenter les niveaux de financement globaux », a souligné M. LAERKE.
Au total, quatre secteurs de l’appel de fonds sont financés à moins de 12 %, à savoir la santé (presque 3 %), l’éducation (5 %), la protection (8,5 %), et l’eau, l’hygiène et l’assainissement (11 %). Trois autres secteurs sont financés entre 20 % et 30 % : la coordination et les services d’appui (27 %), la sécurité alimentaire (26,8 %) et la nutrition (21 %). Le secteur des abris et des biens non alimentaires est le seul qui n’a pour le moment reçu aucun financement.
Par Abdoulaye OUATTARA