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Situation humanitaire au Mali : LES INQUIETUDES DE OCHA

Les acteurs humanitaires font face à des contraintes opérationnelles propres à entraver l’efficacité de l’aide. Mais aussi à des difficultés financières qui paralysent souvent le cours des opérations humanitaires

David Gressly bureau coordination affaires humanitaire systeme nations unies mali ocha

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires du système des Nations Unies au Mali (OCHA) a fait jeudi le point de la situation humanitaire dans notre pays au cours d’une rencontre qui s’est déroulée à son siège à Badalabougou. Celle-ci était animée par le coordinateur de OCHA, David Gressly, qui avait à ses cotés d’autres acteurs humanitaires dont Gianfranco Rotigliano de l’Unicef, Mme Sally Haplat du PAM et de Jean Pierre Renson de la Fao.

Cette rencontre visait à partager avec la presse les informations relatives aux préoccupations des Nations-unies sur la situation humanitaire dans notre pays. Il s’agissait concrètement d’expliquer les réponses apportées et les défis rencontrés par les acteurs humanitaires sur le terrain. David Gressly a exposé point par point l’état actuel de la situation humanitaire sur le terrain, en se basant sur les données statistiques fournies par l’ensemble des intervenants humanitaires dans la zone. Il a évoqué non seulement les vulnérabilités provoquées par l’insécurité au nord mais aussi celles causées par les inondations d’août dernier au sud du pays.

David Gressly a jugé en ce qui concerne le nord Mali que la situation humanitaire est très préoccupante, en considérant les chiffres donnés par la Commission des mouvements de population (CMP) qui font état d’un nombre toujours significatif de personnes sur les sites de refugiés. A la fin du mois de novembre, ce chiffre était de 167 927 personnes établies en Mauritanie, Niger et Burkina Faso et de 254 822 déplacés internes à travers les régions sud. Des mouvements de retours continuels sont enregistrés, ils rassemblent pour l’instant environ 137 000 personnes.

Sur le plan nutritionnel et de la sécurité alimentaire, le conférencier a souligné la nécessité d’accroitre les interventions comme le confirment les données de l’enquête nutritionnelle menée dans les régions du sud où le taux de malnutrition aigue est de 8,6% effleurant déjà le seuil de 10% fixé par l’OMS. Cette enquête n’a malheureusement pas pu se dérouler au nord où déjà, avant la crise, le seuil d’urgence dépassait la normale. En parallèle à cette situation, les prévisions de la campagne agricole et pastorale pourraient aggraver l’insécurité alimentaire, a souligné le conférencier.

Les humanitaires ont aussi fait remarquer le faible accès aux services sociaux de base qui reste préoccupant en dépit des progrès réalisés. Ils ont ainsi cité le retour difficile ou quasi inexistant à l’école pour de nombreux enfants déscolarisés. Les interventions des acteurs ont, par contre, permis de rendre fonctionnels 180 centres de santé pour la prise en charge sanitaire des femmes et enfants. Et avec le concours de plusieurs organisations humanitaires, plus d’un million de personnes affectées par le conflit, a pu avoir accès à l’eau potable.

D’autres actions ont concerné la protection des civils. Ce volet s’est surtout attelé soit à la démobilisation et à la réintégration des ex-enfants soldats, soit à la prise en charge des enfants séparés et non accompagnés ou encore à la prévention des violences basées sur le genre. Il faut ajouter aussi la prévention des accidents causés par le reste des explosifs de guerre et la violation des droits humains.

Malgré le courage et le dévouement des acteurs humanitaires, ces derniers font face aujourd’hui à des contraintes opérationnelles de nature à entraver l’efficacité de l’aide, notamment dans la zone de Kidal. Ils évoquent aussi des difficultés financières qui paralysent souvent le cours des opérations humanitaires. Pour faire face aux défis qui les attendent, les acteurs humanitaires organisés en réseau envisagent d’élaborer un plan de réponse stratégique. L’idée est de mettre en place des solutions durables aux défis humanitaires dans tout le Sahel.

David Gressly a répondu aux multiples questions posées par les journalistes. Celles ci concernaient surtout : la situation sécuritaire actuelle de Kidal qui limite les interventions des acteurs humanitaires, les contours du nouveau plan stratégique annoncé et la situation alimentaire dans toute la  zone du Sahel. Les autres responsables présents ont apporté des précisions qui ont éclairé les uns et les autres sur les divers aspects de la situation humanitaire dans notre pays.

Logaye ALMOULOUD

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