Au cœur de la maison des Ainés de Bamako, les membres de la coalition malienne des défenseurs des droits humains (COMADDH) ont procédé, ce mercredi 17 novembre, au lancement d’un livret sur la situation des femmes défenseures des droits humains(FDDH) et des défenseurs des droits humains vulnérables (DDHV) en Afrique de l’ouest. C’était sous la présidence de Mme Haidara Aminata Maiga, secrétaire au genre de la COMADDH, en compagnie de Mme Zebanée Kamgrène, celle du Burkina Faso.
L’étude concernant le présent livret a été menée dans six (6) pays : Le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal et la Sierra Leone, souligne Mme Haidara Aminata Maiga. Au terme de cette étude, plusieurs actions ont été identifiées pour être mises en œuvre en vue de relever les défis se posant aux FDDH et DDHV. Parmi lesquelles actions figurent entre autres : l’organisation d’une compagne d’opérationnalisation du mécanisme de protection des défenseurs des droits humains ; la mise en place des activités de développement des capacités institutionnelles et d’autonomisation pour assurer le relèvement des femmes défenseures des droits humains (FDDH) et des défenseurs des droits humains vulnérables (DDHV).Aussi, poursuit Mme Maiga, l’une desdites actions concerne l’institutionnalisation des rencontres trimestrielles et mensuelles entre les DDH avec une emphase sur les FDDH et les DDHV. Cela, dit-elle, « pour féconder les échanges et dégager les perspectives d’actions de promotion socioéconomique et culturelle passant par la protection des espèces civiques ». Les actions mentionnées via la présente étude consistent : à diversifier les actions de développement des capacités des FDDH et des DDHV pour, énonce-t-elle, les amener à affronter les défis avec résilience appropriée ; à renforcer la promotion des femmes et hommes évoluant dans le secteur. Aussi, elles (actions) visent à procéder à la mise en place d’un mécanisme et d’un fonds de soutien aux FDDH et aux DDHV, a-t-elle confié, ajoutant que l’action que la COMADDH envisage s’inscrit dans ce sens.
D’après elle, la COMADDH mène une campagne de plaidoyer pour l’appropriation de l’étude portant sur ce livret, en vue de promouvoir l’amélioration de l’environnement des droits humains. Le lancement de ce livret vise, selon elle : à faciliter l’appropriation, par des organisations des droits humains, de la démarche méthodologique et des recommandations de l’étude sur la situation des femmes et hommes défenseurs des droits humains. Il vise à mobiliser les autorités pour la mise en œuvre de l’étude portant sur la situation des dites femmes et hommes défenseurs ; à sensibiliser les décideurs et les populations sur leurs situations ; voire à identifier les actions à mener pour rendre l’environnement favorable aux défenseurs des droits de l’homme. Dans son discours, Mme Haidara a rappelé qu’en date du 9 décembre 1998, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, via la résolution 53/144, la déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, des groupes et des organes de la société à promouvoir et protéger les droits humains de l’homme et les libertés fondamentales. Est alors qualifiée de défenseure des droits humains, dit-elle : « Toute personne qui, individuellement et en groupe, agit ou cherche à agir pour protéger, promouvoir, et réaliser les droits de l’homme et les libertés fondamentales au niveau local, national, régional et international ». A cela s’ajoutent, les personnes ou groupes légalement constitués qui, sans but lucratif, promeuvent et protègent le secteur. Conformément à cette déclaration de l’ONU, le Mali a adopté, le 12 janvier 2018, la loi N°2018-03 relative aux femmes et hommes défenseurs des droits humains. Les articles 18 et 19 de cette loi disposent que : « La femme défenseure des droits de l’homme bénéficie d’une protection contre toute sorte de violences, de menaces et discriminations liées à son statut de femme. Ce, conformément aux instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux relatifs à la protection de la femme », explique Mme Maiga. Au lieu d’être protégées, le secrétaire au genre regrette que les femmes exerçant ce domaine soient plutôt victimes d’agression et autre chose. Quant à la cheffe Burkinabè, il y a beaucoup de difficultés auxquelles les femmes font face. Mme Zebanée Kamgrène annonce que le présent livret évoque les défis et les difficultés auxquels les femmes défenseures restent confrontées, de même que des propositions de solution concernant leurs situations…
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS