Sur le territoire malien, de plus en plus des voix se lèvent pour réclamer le non-renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), voire son départ pur et simple du pays. Même si des régions comme Gao, Tombouctou et d’autres semblent être opposées à cette volonté, de nombreux mouvements et associations s’appuient sur dix (10) points majeurs pour convaincre les plus sceptiques, notamment les partisans de l’organe onusien.
Comme annoncé, ils étaient nombreux à venir au palais de la Culture Amadou Hampaté Bâ de Badalabougou (Bamako), le vendredi 28 avril dernier, pour manifestement scander le non-renouvellement du mandat de la Minusma. Les manifestants sollicitaient, par la même occasion, le départ de l’organe onusien du pays aux autorités de la transition. Avec à leur tête Yèrèwolo debout sur les remparts, un mouvement panafricain, les manifestants confient aux Maliens que la Minusma est une fabrication française. Laquelle est dirigée par des militaires de la France et ses alliés à travers la Force barkhane. La Minusma continue d’entretenir la guerre et la peur au Mali et soutient les terroristes, ont-ils dit en parlant du premier point. Chaque année, ont-ils remarqué, la Minusma participe à la commémoration de la proclamation de la prétendue indépendance de l’Etat fantomatique de l’Azawad. Elle acte, de ce fait, la partition du territoire et institutionnalise la guerre au Mali. Yèrèwolo debout sur les remparts et ses alliés supposent que des Officiers français travaillent au sein de la Minusma pour soutenir la balkanisation du pays. Elle publie, chaque trois (3) mois, des rapports mensongers dans le but de démoraliser et de démobiliser les troupes maliennes engagées au front, ont-ils dénoncé en parlant du 3ème point. Lesquels rapports consistent, à leurs dires, à engager des poursuites judiciaires contre les plus hautes autorités du Mali devant les juridictions internationales. Contrairement à sa mission, l’organe onusien utilise la question des droits de l’homme à des fins politiques. Elle la brandit comme une épée de Damoclès pour pouvoir imposer les diktats de l’Occident sur la nation malienne, déplore-t-on. Evoquant le quatrième point, les manifestants signalent que la Minusma soutient mordicus l’Accord d’Alger et s’active pour la mise en œuvre de ce document qui viole la constitution du Mali, planifie la partition du pays, bafoue la souveraineté du Mali, met en cause l’unité nationale, profane les religions et piétine la dignité du Peuple malien. Visiblement résolus pour le non-renouvellement du mandat de l’organe, les dénonciateurs du jour attestent que la Minusma est une force d’occupation et d’interposition qui finance des organisations de femmes et de jeunes, des ONG et Organisations de la société civile, voire des organes de la presse pour sa propagande et la manipulation de l’opinion. L’organe onusien suppose que la situation au Mali relève d’une guerre intercommunautaire à l’allure religieuse et ethnique. Il s’appuie sur certaines organisations et profite de certaines activités pour, rappelle-t-on, planifier avec certains acteurs locaux, des déclarations devant les tribunes sous-régionales et internationales en soutenant son projet de division du pays et de néocolonisation.
La Minusma, une véritable mafia au Mali
Au nombre de plusieurs centaines de personnes, les manifestants ont saisi l’occasion pour attirer l’attention de tout le pays sur certains faits. Ils trouvent que la Minusma est un réseau mafieux d’exploitation et d’exploration des ressources minières au Mali. Elle mène incessamment des opérations secrètes et nocturnes dans les zones non contrôlées et finance la construction d’un aéroport international à Kidal à près de 3 milliards F CFA. Une région du Mali où se développent plusieurs activités d’exploitations illégales des ressources minières sans l’intervention de l’Etat, ont-ils dénoncé. Ce n’est pas tout. La Minusma développe et favorise les activités de trafic de drogue via ses réseaux illicites internationaux. Elle couvre cette stratégie transnationale en faisant transiter plus de 32 milliards de dollars par an à travers les zones déstabilisées par la France, lit-on dans leur déclaration. Le monde des chasseurs a toujours existé au Mali. Mais la Minusma est en train de s’investir par tous les moyens pour l’interdire, ajoute-t-on. Pour ce qui est le 10ème et dernier point majeur, Yèrèwolo debout sur les remparts et ses alliés, un mouvement antipolitique française au Mali, révèlent que la Minusma « a lamentablement échoué face à ses missions principales officiellement annoncées ». Sur la base de ces arguments avancés, de nombreux (près d’une vingtaine) mouvements et associations décident désormais de s’unir. Ils interpellent les plus hautes autorités et requièrent le non-renouvellement du mandat onusien au Mali. La balle reste ainsi mise dans le camp des plus hautes autorités pour trancher la situation. Les manifestants seront-ils entendus par les autorités compétentes ? En tout état de cause, tout porte à croire, de nos jours, que de nombreux maliens se reconnaissent dans ce nouveau combat, excepté certaines localités du pays qui se sont déjà manifestées pour le maintien de la Minusma.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS