Pour réussir à instaurer la paix, la sécurité et le vivre ensemble entre les fils du même pays, les autorités de la transition malienne ont tenu à faire représenter la Coordination des mouvements de l’Azawad dans presque toutes les institutions de la République. Sur la base des faits récemment mouchardés par plus d’un, des incertitudes restent énormes sur une éventuelle collaboration entre la CMA et les groupes terroristes.
Dans leur combat acharné contre les groupes terroristes, les Forces armées maliennes ont fait part de l’interpellation des combattants terroristes, dans la journée du 23 avril dernier, suite à une patrouille opérée dans la région de Ménaka. Cette prouesse, kiffée à sa juste valeur par moult de Maliens, semble avoir agacé les membres de la CMA.Alors que la hiérarchie militaire se glorifiait de l’opération combien salutaire, les éléments de la coordination des mouvements de l’Azawad ont, quant à eux, trouvé du mal à digérer l’annonce. Cela, pour simple raison que les suspects arrêtés restent explicitement leurs militants. Dans un communiqué homologué le 27 avril dernier, le mouvement déplore l’interpellation de ses combattants, au nombre de dix (10) personnes, par l’armée malienne et son partenaire russe. La CMA annonce, à cet effet, que lesdits combattants étaient munis d’un ordre de mission, voire portaient tous des armes dûment enregistrées dans le secteur de Chiman, dans la région de Ménaka. Pour obtenir leur libération, elle révèle avoir alors privilégié un règlement à l’amiable de la situation en donnant la chance à une initiative locale. « Malgré cette démarche entamée depuis quelques jours, la CMA reste toujours sans nouvelle de ses combattants. Et pire, l’armée qualifie lesdits combattants de terroristes et se vante de l’exploit », apprend-on de son communiqué. Ainsi, le mouvement dit exiger leur libération sans condition et dément tout lien de collaboration entre lesdits combattants et les terroristes. Une donne ayant incité les uns et les autres à davantage s’interroger sur les différentes opérations que mènent les éléments de la CMA à travers le pays. Sur le cas d’espèce, la question se pose à savoir la nature de ladite mission assignée aux combattants interpellés par l’armée malienne dans une zone en proie au terrorisme ? Aussi, se demande-t-on pourquoi l’armée s’est spécifiquement intéressée à l’arrestation desdits combattants parmi les habitants de la zone ? A-t-elle des intérêts particuliers en les qualifiant de terroristes sans des preuves tangibles ? En tout état de cause, le communiqué distillé par la CMA a nécessité de réplique par certains politiques et mouvements défenseurs de la patrie. Nombreux sont ceux qu’estiment qu’une éventuelle collaboration entre la CMA et les terroristes, un secret longtemps caché aux citoyens, vient d’être ainsi découvert par le comportement de la CMA elle-même. Pour sa part, le collectif pour la défense des militaires a vivement rétorqué. Le mouvement dénonce la collaboration de la CMA avec les terroristes dans l’optique de saper les efforts louables des plus hautes autorités de la transition.
La CMA accusée de travailler en intelligence avec les groupes terroristes !
Rappelons que le Mali méconnaissant certains alliés des ennemis de la paix fait face, depuis plus d’une décennie, à la métastase de l’insécurité dans les différentes zones. Il a fallu attendre la publication du communiqué de la CMA pour comprendre que le mouvement travaille en tandem avec les forces du mal. C’est du moins ce qui ressort du communiqué de condamnation publié le 29 avril 2023 par le collectif pour la défense des militaires. Le CDM dit féliciter les autorités du pays et soutient qu’une douzaine de terroristes de grands chemins ont pu être arrêtés, le 23 avril dernier dans plusieurs secteurs de Ménaka, par les FAMa dans le cadre de la poursuite des opérations de reconquête du pays. « Le CDM condamne la déclaration de la CMA qui déplore lesdites arrestations en affirmant que les assaillants interpellés sont les membres de la CMA et du MOC. Toute chose qui confirme la collaboration entre la CMA et les terroristes ». « Le porte-parole terroriste de la CMA, Almou Ag Mohamed, tente ainsi de blanchir les auteurs qui ont les mains souillées du sang des pauvres citoyens. La CMA vient de confirmer ses relations louches avec les terroristes. Chose qui ne saurait prospérer, vu l’engagement et la détermination des plus hautes autorités à mettre tous les ennemis de la République hors de nos frontières, à défaut de les détruire », ressort-on du communiqué de réplique du collectif. Aussi, le CDM rappelle avoir toujours dénoncé le fait que « la CMA travaille en intelligence avec les groupes terroristes ». Aujourd’hui, indique-t-il, il est indéniable que vouloir créer une différence entre les éléments de la CMA et les terroristes n’est pas possible. Cela, poursuit-on, vu la duplicité de ces mouvements ayant pour seul objectif de semer le trouble, voire de terroriser les paisibles populations du septentrion prises en otage. Aux autorités de la transition, le collectif requiert le refus de toute négociation devant aboutir à la libération des 10 terroristes interpellés par l’armée à Ménaka. Le mouvement dit inviter les Nations unies et la Médiation internationale à la prise « des dispositions utiles pour sanctionner les responsables de la CMA qui travaillent en intelligence avec les terroristes ». Sur la question, le politique Abdel Kader Maïga estime qu’il « n’y a aucune différence entre la CMA et les terroristes ». « Que les autorités de la transition s’assument en les combattant. Nous ne voulons que la transition prenne fin sans pouvoir récupérer la région de Kidal », déclare le leader.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS