En plus des sanctions économiques contre notre pays, l’Organisation sous-régionale entend mettre en œuvre des mesures contre les auteurs du putsch et leurs partenaires et collaborateurs
Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) sur la situation politique au Mali s’est tenu hier par visioconférence sous l’élide du président nigérien, présidence en exercice de l’Organisations sous-régionale, Issoufou Mahamadou.
Dans son discours d’ouverture, le chef de l’Etat du Niger a déclaré que ce sommet se tenait de toute urgence sur notre pays qui vient de connaitre un nouveau développement avec la prise du pouvoir, mardi, par une junte militaire.
Cette situation, a-t-il poursuivi, intervient dans un contexte sécuritaire difficile pour la région, et surtout en dépit des efforts diplomatiques intenses déployés par la Cedeao en vue de surmonter la crise politique que traverse actuellement le Mali. A ce propos, il a rappelé les différentes missions de l’ancien président Goodluck Jonathan. Tout comme le sommet extraordinaire du 27 juillet à l’issue de laquelle les chefs d’Etat ont adopté des mesures de sortie de crise comme la recomposition de la Cour Constitutionnelle, la démission des députés contestés, la reprise partielle des élections législatives, et la mise en place d’ungouvernement d’union nationale.
Pour Issoufou Mahamadou, le renversement du président Keïta par les militaires n’est pas sans conséquences pour la sous région. «Nous avons devant nous une situation grave dont les conséquences sécuritaires sur notre région et sur le Mali sont évidentes. Cette situation nous interpelle. Elle nous montre le chemin qui reste à parcourir pour la mise en place d’institutions démocratiques fortes dans notre espace», a-t-il relevé, tout en rappelant que lecoup d’Etat de 2012 contre le président Amadou Toumani Touré avait permis aux organisations terroristes et criminelles d’occuper pendant plusieurs semaines les 2/3 du territoire malien.
Le président du Niger a rappelé que la Cedeao a condamné avec la plus grande fermeté le renversement par des militaires putschistes du président Keïta et exigé sa libération immédiate et de tous les officiels arrêtés. Il a aussi rappelé que le Mali est suspendu de tous les organes de décision de la Cedeao avec effet immédiat, conformément au protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel. Tout comme, la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières entre les pays membres de la Cedeao et le Mali. La Cedeao a également invité tous les partenaires à faire de même. La Commission de la Cedeao a été aussi engagée à mettre en œuvre immédiatement un ensemble de sanctions contre les auteurs du putsch et leurspartenaires et collaborateurs.
Par ailleurs, Issoufou Mahamadou a annoncé qu’une délégation de haut niveau sera dépêchée dans notre pays pour assurer le retour immédiat de l’ordre constitutionnel.
Le sommet extraordinaire a examiné ces différentes mesures dans la perspective d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel conformément au protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie dans l’espace Cedeao.
Madiba KEITA
Source: L’Essor-Mali