La révision et l’élaboration des plans de gestion et de conservation des quatre sites du Mali inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco est plus que jamais enclenchée. L’Etat du Mali avec ses partenaires sont décidés à faire sortir les sites Tombeau des Askia, Tombouctou, les mosquées de Djenné sur la liste du patrimoine mondial en péril.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits du Mali, l’Unesco en partenariat avec le ministère de la Culture, avec l’appui financier de l’Union européenne, a organisé jeudi 14 septembre dans la salle de conférence du ministère de la Culture, le lancement des travaux de révision et d’élaboration des plans de gestion et de conservation des quatre sites du Mali inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Il s’agit des sites : du Tombeau des Askia, Tombouctou, les mosquées de Djenné, les Falaises de Bandiagara.
La cérémonie de lancement a été présidée par le secrétaire général du ministère de la Culture, en présence du représentant Résident de l’Unesco au Mali, de plusieurs spécialistes intervenants dans le domaine du patrimoine culturel au Mali et des partenaires financiers et techniques.
Exceptées les Falaises de Bandiagara, les trois autres sites ont été inscrits progressivement depuis la crise sécuritaire de 2012 sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco dont le nombre atteint 54 sur 1073.
L’élaboration et la mise en œuvre de nouveaux plans de gestion et conservation des sites post crise permettra aux dires de Lassana Cissé, expert en patrimoine culturel d’élaborer un plan de conservation qui nécessite l’état des lieux. Il s’agit à travers cette action de diagnostiquer les contraintes liées à la gestion des sites durant la crise.
Le travail consiste à mieux comprendre la signification des valeurs et des attributions du site inscrit sur la liste du patrimoine mondial à l’aune de la crise que le pays a connu ; apporter les mesures correctives nécessaires pour le retrait des 3 sites inscrits sur la liste du patrimoine en péril ; proposer des projets et programmes de développements qui prennent en compte les dimensions mondiales ; développer des instruments normatifs de gestion conformément à l’esprit de la Convention de 1972 etc.
Aujourd’hui, selon l’Unesco, les plans quinquennaux de gestion et de conservation des quatre sites maliens du patrimoine mondial sont expirés et périmés depuis au moins 5 ans : 2012 pour le site « Villes anciennes de Djenné », 2010 pour Tombouctou et les Falaises de Bandiagara et depuis 2007 pour le Tombeau des Askia.
La crise politico institutionnelle qui a engendré l’occupation des régions du Nord a occasionné des dommages et dégâts importants sur les sites, notamment la destruction intentionnelle des mausolées à Tombouctou. Les impacts négatifs cumulés de cette crise selon l’Unesco « sont les raisons essentielles qui ont prévalu à l’inscription des sites de Tombouctou et du Tombeau des Askia sur la liste du patrimoine mondial en péril en 2012, puis celle des « villes anciennes de Djenné » en 2016.
Le plan de gestion et de conservation de l’Unesco est un outil fondamental et un document de référence pour aider à organiser le mécanisme de protection et de mise en valeur d’un site. Il définit le cadre et les moyens nécessaires à cet effet. Il doit constamment s’adapter aux évolutions du site et mesurer son état de conservation. Dans cette perspective, il doit périodiquement être révisé par les Etats parties conformément à l’esprit de la Convention de 1972.
(Nous y reviendrons)
Amadou Sidibé
Source: lesechos