Depuis plus d’un an, l’ancienne internationale occupe le poste de sélectionneuse adjointe de l’équipe nationale féminine cadette. Et la première Reine de l’histoire du basket-ball malien est heureuse de retrouver le plancher, quinze après sa retraite
Connaissez-vous le nom de l’entraîneur adjointe de la sélection nationale féminine de basket U17 ? Certainement, parce qu’il s’agit de Sidibé Astou N’Diaye, ancienne internationale et l’une des meilleures joueuses de l’histoire du basket-ball malien.
C’est en 2018 que Sidibé Astou N’Diaye a été nommée entraîneur adjointe de la sélection nationale féminine U17 par la Fédération malienne de basket-ball (FMBB), aux côtés d’Oumarou Sidiya. Depuis, l’ancienne joueuse du Stade malien et des Aigles Dames dirige les entraînements trois fois par semaine, avec l’entraîneur principal, c’est-à-dire, Oumarou Sidiya. La sélection nationale cadette s’entraîne sur le terrain de la Maison des jeunes et c’est là que nous avons rencontré l’ancienne internationale.
Avec les enfants, Sidibé Astou N’Diaye ne s’ennuie guère, elle participe aux séances avec ses protégées et montre toujours une passion débordante pour la balle au panier.
Et quand une joueuse commet une bourde sur le plancher, Astou se fait tout de suite entendre. «C’est quoi ça ? Est-ce comme ça qu’il faut jouer ? Allez, viens là, prend le ballon», peste-t-elle. Mais avec les enfants, Sidibé Astou N’Diaye privilégie toujours la pédagogie et derrière ses coups de gueule, se cache plutôt une mère de famille et une sélectionneuse hyper gentille. Astou N’Diaye a commencé sa carrière en 1986, à la Piscine olympique du stade Modibo Keïta. «Ce jour-là, raconte-t-elle, je suis partie chez l’entraîneur du Réal, Boubacar Diallo dit Béké pour lui demander de m’inscrire dans son équipe. L’entraîneur a accepté, mais m’a demandé d’acheter moi-même les équipements, comme les autres. C’est comme ça que j’ai intégré l’équipe cadette du Réal».
Très vite, Astou N’Diaye s’impose dans l’effectif du coach Béké. En effet, trois mois seulement après ses débuts, elle se retrouve propulsée chez les juniors avec lesquelles elle participe aux matches amicaux. Un an plus tard, la jeune joueuse quitte le Réal pour le Stade malien où elle signe son premier contrat. «J’ai signé au Stade malien, parce qu’à l’époque, les meilleures joueuses du Mali évoluaient dans cette équipe. Je voulais me mesurer à elles et je savais aussi que le plus court chemin pour accéder à l’Equipe nationale était de jouer au Stade malien», confie l’ancienne internationale.
La suite des événements donne raison à Astou N’Diaye qui sera sélectionnée en équipe nationale, quelques mois plus tard. Elle y côtoiera des joueuses comme Koura Traoré, Awa Koumaré dite Toma, Aïssata Guindo, Awa Doumbia dite Awa Cholée, Fatoumata Berthé “L’Homme”, Aïssata Haïdara “Fouky. «Elles étaient comme des sœurs», souligne Astou N’Diaye qui quittera le Mali en 1989 pour le Sénégal où elle s’engage avec l’AS Sicap basket club (SIBAC). «J’étais très contente de signer mon premier contrat professionnel mais en même temps un peu déçue d’abandonner mes sœurs au Mali». Après deux ans passés au Sénégal, la jeune pivot s’envole pour la Tunisie et signe au Stade tunisien.
En 1997, Astou N’Diaye rentre au bercail et rejoint Djoliba, le grand rival du Stade malien. Explication ? «Parce que je voulais honorer la mémoire de mon papa qui était un grand supporter du Djoliba», indique l’ancienne internationale. Deux ans après ce retour, Astou N’Diaye quitte à nouveau le Mali et prend, cette fois, la direction de la Côte d’Ivoire où elle s’engage avec Abidjan Basket club (ABC). En 2000, elle revient une deuxième fois au bercail et retrouve son club du cœur, le Stade malien. Et c’est avec les Blancs que celle qui est devenue entre temps, Mme Sidibé prendra sa retraite en 2004.
Mme Sidibé Astou N’Diaye a remporté le panier d’or de FIBA-Afrique en 2017, a réalisé la bagatelle de 10 doublés coupe du Mali-championnat avec le Stade malien, contre un doublé avec le Djoliba. Avec le Stade tunisien et Abidjan Basket Club, elle a remporté deux coupes nationales. En équipe nationale, l’ancienne pivot a été sélectionnée 75 fois et a participé à dix phases finales de Coupe d’Afrique.
Elle a été la première basketteuse du Mali à s’adjuger le titre de Reine du basket en 1992. Mariée et mère de trois enfants, Sidibé Astou N’Diaye a opté pour le commerce après sa retraite.
Djènèba BAGAYOKO
L’Essor