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Seydou Tembely : un boursier de l’État malien arrêté et libéré sans motif en Algérie dans l’indifférence des autorités maliennes

Le 22 mars 2018, un jeune boursier malien, Seydou Tembely, a été arrêté injustement puisque sans motif en Algérie. Le jeune étudiant qui devrait terminer ses études dans 8 mois au moment où il a arrêté est déçu  du mutisme des autorités maliennes en Algérie. Libéré le 10 mai et reçu à Bamako le 12 mai, le jeune Seydou fait une confidence au micro du quotidien Le Pays.

Seydou Tembely fait partie du lot des bacheliers maliens de la session de juin 2015 dans la série Sciences Exactes. Un examen qu’il passera avec la mention assez bien. Ce qui lui a valu un concours pour l’obtention d’une bourse d’études pour l’Algérie. Ce concours est obtenu par le jeune intello qui fait ses dossiers et se dirige vers l’Algérie le 11 novembre 2015.

Si le jeune prodige a pu étudier avec une grande aisance en Licence 1 et 2 dans l’Université des  Sciences  et de la Technologie d’Oran (USTO), il faut noter que toutes ses études seront rapidement transformées en souvenir. Comme dit Jean d’Ormesson, le présent et le passé entretiennent des rapports inextricables.

L’enfer du jeune Tembely commencera par la perte de son passeport en 2016.  Une perte  dont il a pris le soin de signifier à l’ambassade du Mali en Algérie en juillet 2016.  Il va se procurer  finalement d’une déclaration de perte le 29 février 2016 au commissariat de police. Mais, hélas ! Toutes les fois qu’il s’était rendu pour s’imprégner des retombées de sa déclaration, toujours néant.  Alors, il se voit dans l’obligation de se confectionner un nouveau passeport. Le dépôt  des dossiers est effectué le 1er août 2016. Il a attendu en vain les 8 ou 10 mois qui lui avaient été donnés comme délai pour avoir son nouveau passeport. Enfin, on lui dira que les procédures d’acquisition de passeport ont changé. Maintenant, c’est seulement les passeports biométriques qui sont délivrés, expliquent au jeune Seydou les autorités en charge de la confection des passeports.

Dans la confusion, dans l’angoisse, dans l’inquiétude, le jeune étudiant attendait l’été 2018, date à laquelle il devrait retourner  rendre visite à ses parents au Mali. Le temps ne filait plus aux yeux du jeune homme qui attendait avec impatience ce retour pour se procurer d’un laissez-passer au sein de l’ambassade du Mali en Algérie et se confectionner un passeport au Mali avant de retourner. « Le cœur a ses raisons que la raison n’entend pas », apprend-on de Blaise Pascal. Nos désirs ne sont pas toujours des ordres auxquels la nature se doit d’exaucer. Les choses vont se bousculer pour le génie. Il sera convoqué et mis en détention sans motif le 22 mars 2018 après être soumis à un interrogatoire auquel il a convenablement répondu.  Ni les commissaires, ni l’ambassade du Mali, nul ne connait le motif de son arrestation.

Chaque jour qui passait lui faisait perdre espoir.  Mais comme on a coutume de le dire, « dans le désespoir naît l’espoir ».  Ses camarades sont là. C’est eux qui vont bousculer aussi de leur côté les autorités afin qu’elles revoient d’un bon œil le cas du jeune Seydou à travers des sit-in. Aux dires du jeune étudiant, le commissaire aurait joué un rôle immense puisque c’est lui qui a payé de ses propres fonds son billet d’avion après qu’on ait remis à ce dernier un laissez-passer le 10 mai 2018 à trois jours avant sa date d’expiration si nous savons qu’il a été établi depuis le 29 avril 2018. Toutefois, grâce à la bonne foi du commissaire, le jeune prodige sera amené à l’Aéroport d’Oran  le 12 mai 2018 et atterrira à Bamako vers 1 h du matin le même jour.

Ces 52 jours d’arrestation vont-ils mettre fin à sa carrière estudiantine ? Aurait-il l’occasion d’achever sa Licence 3 qu’il  devrait achever dans seulement 8 mois ? Voici des questions qui tracassent le jeune intello présentement dans sa famille en compagnie de ses parents à Bamako. Il faut noter que Tembely avait validé la Licence 1 et la Licence 2 avec une mention assez bien comme au Baccalauréat. Les autorités doivent quitter leur état d’indifférence pour revoir ce cas.

Fousseni TOGOLA

Le Pays

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