Avec une trentaine de projets de loi votés, des séances d’interpellations, une motion de censure, des missions parlementaires à l’intérieur du pays et à l’extérieur, on peut dire que la 1èresession ordinaire de la 5ème législature a été sans repos pour les députés. Elle a fermé ses portes le vendredi 4 juillet dernier, sous la présidence du Président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Issaka Sidibé. Elle a malheureusement été endeuillée par le décès, le lendemain samedi, du Président de la prestigieuse Commission des Finances de l’AN, l’Honorable Dramane Goïta, député ADEMA élu à Yorosso.
En effet, au cours de cette session, l’Assemblée nationale a adopté plus de 30 projets de loi, dont entre autres celle qui a corrigé les distorsions dans la grille des fonctionnaires d’Etat, celle créant l’Observatoire national de l’emploi et de la formation, la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite ou la loi portant création du Palais des sports.
En plus du vote des lois, ont été créés plusieurs réseaux de parlementaires, dans plusieurs secteurs d’activités, et mis en place des groupes d’amitié parlementaire, pour promouvoir l’amitié et la coopération avec d’autres Parlements à travers le monde entier.
Parmi les moments forts de cette session, l’élection, pour la 1ère fois, des membres du Bureau de la Haute Cour de Justice, ainsi que la création d’une Commission ad hoc chargée de préparer le dossier d’examen de la mise en accusation de l’ancien Président Amadou Toumani Touré. Dans le même registre, il a été mis en place, suite aux évènements de Kidal et à la séance à huis clos de l’Assemblée nationale qui s’en est suivie, une Commission spéciale d’enquête parlementaire, afin de situer les responsabilités et de dégager les pistes de solution.
La session ordinaire qui vient de clôturer ses travaux a aussi été assez mouvementée, passionnante et même houleuse. Toutes choses qui font le charme de la démocratie. Cela s’est tout d’abord manifesté lors des débats sur la Déclaration de politique générale du Premier Ministre Moussa Mara, le 29 avril 2014, lorsqu’il a annoncé les grandes lignes, les axes prioritaires, de son gouvernement pour les prochaines années.
Toutes ces actions, selon le Président de l’Assemblée nationale, participent du contrôle de l’action gouvernementale qui «n’est pas resté en marge de nos activités et dont l’une des manifestations majeures s’est traduite à travers les questions orales adressées aux membres du gouvernement et la tenue d’une séance de questions d’actualité à laquelle le Gouvernement devra se soumettre chaque mois».
Selon lui, l’Assemblée nationale post-crise «est aujourd’hui en voie de redevenir le creuset de l’exercice de la démocratie. Le dépôt d’une motion de censure contre le Gouvernement, le 13 juin 2014, par des députés de l’Opposition, et dont les discussions ont abouti à son rejet, en est une parfaite illustration».
Un des moments forts de cette session a aussi sans doute été l’allocution de Son Excellence Moncef Marzouki, Président de la République tunisienne, le 21 juin 2014, devant notre auguste assemblée. Cela dénote de la bonne santé de notre diplomatie parlementaire.
Cette diplomatie parlementaire, selon l’Honorable Issaka Sidibé, l’Hémicycle compte la promouvoir au service exclusif de la politique étrangère du Mali, qui ne ménage aucun effort pour aboutir à un accord avec les groupes armés du nord du pays.
Youssouf Diallo