Dans le cadre de ses activités de prise de contact avec les services relevant de son département, le ministre de l’Énergie et de l’eau, Sambou WAGUE, a visité, hier jeudi, certaines structures en charge de l’eau, à savoir : la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP-SA), la Direction nationale de l’hydraulique (DNH), l’Inspection du ministère de l’Énergie et de l’eau, la Cellule CADD, la Cellule OMVS du Mali, le projet d’aménagement du barrage de Taoussa, le Laboratoire national des eaux, et la Société malienne du patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP-SA).
Cette première sortie de terrain du ministre visait à s’enquérir des conditions de travail et de vie des agents afin d’apporter des correctifs nécessaires à la limite des moyens de l’État. Le ministre WAGUE était accompagné, pour l’occasion, de certains membres de son cabinet.
Extension de la SOMAGEP
La première étape de la visite a été le siège de la SOMAGEP-SA, sis à Djicoroni-Para. Là, la délégation ministérielle a été accueillie par le Directeur général, Boubacar KANE et son équipe.
D’entrée de jeu, le DG, au nom de l’ensemble du personnel de la Société, a félicité le ministre pour sa nomination à la tête du département de l’Énergie et de l’eau. Et s’est dit heureux de l’accueillir au sein de la société.
La SOMAGEP a été créée en août 2010, mais les activités ont commencé le 1er janvier 2011, a-t-il précisé.
Aujourd’hui, dira le DG, la société compte 1 334 agents, dont 605 dans les centres de l’intérieur du Mali et le reste à Bamako ; la SOMAGEP, c’est aussi 279 femmes, soit 21 % de l’effectif.
La SOMAGEP est en nette progression en matière d’activités. La preuve, le chiffre d’affaires qui était de 18 milliards de FCFA à sa création en 2011, est de 30 milliards de FCFA actuellement.
« Le déficit que connaît la Société est surtout dû au tarif relatif au déséquilibre entre le prix de vente moyen de l’eau potable qui est de l’ordre de 277 FCFA aujourd’hui et le coût moyen de production qui est de 371 FCFA », a-t-il expliqué. Et d’ajouter que ce déficit, à son avis, doit être comblé par les subventions de l’État.
Selon son DG, la SOMAGEP n’avait jamais bénéficié de subvention du gouvernement, sauf en 2018, où l’État l’a aidé avec 4,5 milliards FCFA pour pouvoir absorber de nouveaux centres.
Au fait, le gouvernement, dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence sociale, a ainsi décidé que la SOMAGEP accroisse son périmètre de 18 localités à 90 localités.
« Aujourd’hui, la SOMAGEP est présente dans 54 nouveaux centres et dans 18 anciens, soit au total 72 centres dont 38 sont en phase de facturation, le reste en préparation de facturation », a-t-il révélé. Avant de souligner que la SOMAGEP n’a pas de problème technique, mais plutôt financier.
Selon Boubacar KANE, les perspectives de la SOMAGEP (celles de la SOMAPEP) sont bonnes, avec le Projet de Kabala qui doit apporter une production supplémentaire de 288 millions de litres d’eau par jour contre une production actuelle de 200 millions litres d’eau par jour pour un besoin de 350 millions litres d’eau par jour (soit un déficit de 150 millions litres d’eau par jour).
Les autres projets de la SOMAGEP sont entre autres la création d’un centre de formation aux métiers de l’eau, la certification ISO qualité, etc.
Les trois préoccupations de la DNH
Après la SOMAGEP, le ministre et sa délégation ont mis le cap sur la Direction nationale de l’hydraulique, non loin de l’hôtel de l’Amitié en face du siège de l’APCAM. À ce niveau, la délégation a été accueillie par le directeur national de l’hydraulique, Yaya BOUBACAR.
La séance d’échanges, qui a concerné non seulement les agents de la DNH, mais également les personnels et l’Inspection du ministère de l’Energie et de l’eau et de la Cellule CADD, a eu lieu sous les arbres.
Après avoir félicité le ministre WAGUE pour la confiance placée en lui par les hautes autorités, Yaya BOUBACAR a soumis trois préoccupations majeures au niveau ministre, à savoir : la vétusté des locaux, le déficit des ressources humaines et la faible allocation budgétaire.
« Depuis 2017, avec l’introduction des budget-programme, axé sur les résultats, le budget de fonctionnement de la DNH ne fait que régresser d’année en année », a-t-il déploré.
Un environnement nauséabond
Ceux sont les cadres et agents de la Cellule de l’OMVS et ceux du Projet d’aménagement du barrage de Taoussa, sis dans la zone de Sotuba, dirigée respectivement par la coordinatrice, Mme LY Fatoumata KANE, et le directeur adjoint du projet, M. TOURE.
La coordinatrice de la Cellule OMVS a fait part au ministre des projets en cours, notamment Goina et autres. Là, la principale préoccupation est l’environnement nauséabond dû à la cohabitation avec les tanneries.
Concernant le Projet d’aménagement du barrage de Taoussa, arrêté pour des raisons d’insécurité, le DGA dira qu’ils sont en phase de recrutement de nouvelles entreprises pour la reprise des travaux.
Selon M. TOURE, à part la BID qui avait formulé quelques conditions, lesquelles ont été levées, tous les autres PTF ont donné leur accord.
En location dans un immeuble privé à Magnambougou, le Laboratoire national des eaux est en phase de déménagement dans de nouveaux locaux. Alors, il y avait peu de problèmes.
Bonnes perspectives
En l’absence du directeur général de la SOMAPEP, Yénizanga KONE, en mission au ministère des Finances, l’honneur est revenu au DGA, Aly DIALLO, de conduire l’accueil du nouveau ministre de l’Énergie et de l’eau dans leurs locaux, sis à Faso-Kanu.
Il a rappelé le contexte de création de la SOMAPEP qui a pour missions de réaliser les infrastructures hydrauliques dont elle est concessionnaire. Il s’agit des ouvrages de production, de stockage et de distribution d’eau potable, en vue d’assurer un accès durable des populations urbaines à cette denrée indispensable.
À ce titre, la SOMAPEP-SA, a-t-il rappelé, œuvre à la facilitation des levées de fonds pour le financement des infrastructures hydrauliques dans notre pays. En effet, relève-t-il, la société évolue sur un périmètre concédé qui regroupe 18 localités du pays en plus des 72 nouveaux centres.
Dans tous les services visités, les responsables et personnels ont réitéré leur engagement dans la transparence et la loyauté pour la réussite de la mission à lui confiée par les plus hautes autorités de notre pays.
À l’issue de la visite marathon, le ministre a fait savoir que cette sortie visait à s’enquérir des conditions de travail, les problèmes rencontrés et surtout les perspectives.
Pour lui, les structures publiques du secteur de l’eau font partie des points stratégiques de la lettre de mission du président de la république, à partir de laquelle il a assigné au gouvernement un certain nombre de taches, dont l’électricité et l’eau potable, qui sont indispensables pour la vie humaine ainsi que les activités économiques.
Il a dit avoir constaté une insuffisance de production, mais les perspectives sont bonnes, car le gouvernement et ses partenaires ont posé des actes qui vont bientôt augmenter l’offre de production en matière d’eau pour la satisfaction totale des besoins des populations. Face aux préoccupations posées, il a invité les uns et les autres à gérer les maigres ressources financières d’abord pour avoir le maximum de résultats. Il a promis que son département ne ménagera aucun effort pour appuyer, à la hauteur des capacités de l’État.
Par Sékou CAMARA
Info-matin