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Sentiment d’abandon à Beni face aux violences

La région du nord-est de la République démocratique du Congo reste une des plus dangereuses du pays. Les habitants qui subissent les violences quotidiennes se sentent abandonnés par le pouvoir central.

Beni, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, reste une des régions les plus dangereuses du pays. Depuis 2014 les massacres commis par des rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) se multiplient autour de cette localité. Les populations sont régulièrement attaquées et se sentent abandonnées par le pouvoir central. Elles disaient déjà leur détresse sur les ondes de la DW en fin d’année dernière.

Forces armées déployées

Aujourd’hui, ils n’ont l’impression que rien n’a changé. “La population continue à être massacrée, dans la ville et autour de la ville de Beni”, raconte le révérend pasteur Gilbert Kambalé, président de la société civile de Beni, dans le Nord-Kivu. Pourtant, les éléments des forces armées Congolaises et de la Monusco sont visibles partout dans la ville et ses environs. Mais cela n’empêche pas les milices venues de l’Ouganda voisin, les ADF, et des groupes armés internes comme les Maï-Maï de sévir en toute impunité, ajoute Théo Mauricio, un habitant de Beni.

Il explique que les habitants de Beni craignent tous les jours pour leur sécurité. “Il y a des militaires qui sont dans la ville. Il y a même la Monusco qui est là-bas. Malheureusement la situation n’est toujours pas tranquille”, regrette-t-il. “On est là, on regarde toujours ce qui se passe. Presque tout le monde a peur. L’insécurité est devenue le quotidien des gens ici.”

“Un drame humanitaire”

Si le gouvernement a réussi à mettre fin aux massacres dans les Kasaï, l’Ituri et à Goma, les populations de Beni se sentent, quant à elles, abandonnées par le pouvoir central de Kinshasa. Car à Beni, les tueries et les enlèvements sont devenus fréquents. “Ces derniers temps, la population est vraiment exaspérée, elle croit qu’elle est abandonnée”, raconte Gilbert Kambalé. “C’est au gouvernement congolais de faire des efforts pour prouver que la population n’est pas abandonnée. Donc résoudre le phénomène ADF.”

Beni est-elle infiltrée par des éléments ADF ou bien le mouvement jouit-t-il de complicités dans certains quartiers ?“, s’interroge Aloyse Mamalé, le maire de Rwenzoni à Beni. Encore une fois ce sont les ADF, les rebelles ougandais qui sont pointés du doigt. Les populations de Béni excédées ont enflammé encore, lundi et mardi 14 et 15 mai, des barricades en guise de protestation. Mais elles ont aussitôt été dispersées par les forces de sécurité à l’aide de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène, selon le maire Aloyse Mamalé. Gilbert Kambale, président de la société civile, évoque pour sa part un véritable “drame humanitaire“.

 

Source: dw.com

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