Le Sénégal est entré dans la liste des rares pays producteurs d’or, en 2009. Depuis, neuf tonnes ont été exportées chaque année, notamment vers la Suisse qui est l’un des premiers pays raffineurs d’or au monde. Les bijoutiers du Sénégal ont obtenu de l’Etat qu’une part de cette production leur revienne pour fabriquer des bijoux 100% sénégalais, mais cette volonté est pour le moment bloquée par des taxes trop élevées.
Cent kgs d’or pour les trois prochains mois, c’est la quantité de métal précieux extrait de la mine de Sabodala, qui doit être accessible pour les bijoutiers locaux. Le problème est que l’Etat, qui souhaite les aider, a aussi imposé une TVA à plus de 18%, entraînant un prix de base trop élevé.
« S’ils achètent l’or avec la TVA, le prix ne sera pas compétitif et ils ne pourront pas, en retour, revendre cet or-là parce qu’il sera un peu plus cher que le cours mondial de l’or », explique Mbaye Thiam, porte-parole de tous les artisans bijoutiers de Soumbedioune.
Signe qu’il existe un marché, à Soumbedioune comme dans tout Dakar, les boutiques de bijoux s’alignent sans fin, mais aujourd’hui, on ne sait pas trop d’où provient l’or utilisé par ces artisans, comme Abdou Cissokho.
« Au Sénégal, il n’y a pas d’or, pour l’instant. Donc l’or que nous travaillons vient de l’extérieur. On l’achète. Quoi qu’il en soit, on l’achète mais on ne connaît pas sa provenance », reconnaît-il.
Trésor de famille, bijoux revendus, parfois volés… Comme ailleurs, l’or sait garder ses secrets. Certains vont aussi l’acheter sur une pointe de la capitale où des artisans récupèrent et écrasent tous les outils des bijoutiers pour récupérer, après des heures de travail, quelques grammes d’or.
RFI