Clap de fin pour le procès du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, qui écope de 5 ans de prison. De la mairie de Dakar à Rebeuss, prison dans laquelle il est pensionnaire, il affiche un tel zen dans l’affaire de la caisse d’avance. Mais cette sérénité ne le tirera pas d’affaire de sitôt, d’autant plus qu’il va devoir payer une amende de 5 millions FCFA. Ses avocats le rassurent, car ils prévoient de faire appel à cette décision.
Khalifa Sall, coupable !
Coupable, oui il l’est ! Mais de quoi ? Sur le papier, il lui est reproché une « escroquerie de deniers publics » et « faux et usage de faux » mais a été lavé des délits d’association de malfaiteurs et de blanchiment d’argent. Une décision qui a suscité des huées et pleurs de la part des partisans. Ceux-là croient dur comme fer que le seul délit de Khalifa Sall est d’avoir des ambitions présidentielles.
Afrikmag a mis en parallèle les réactions des deux côtés de la rive. Le premier, proche du maire de Dakar et par ailleurs maire de la commune de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, avait fait une sortie deux jours avant le procès qu’il voit comme une manière d’écarter le candidat Khalifa Sall de la course vers le palais présidentiel. « Vendredi, on saura si [le juge]Malick Lamotte est le responsable moral de la section APR [Alliance pour la République, le parti du président Macky Sall] de la justice. Parce qu’il est temps que les gens de l’APR et leurs sbires arrêtent d’instrumentaliser la justice. »
A ce camouflet répond le second, Me Baboucar Cissé, un des avocats de l’Etat. « Comme on dit, les faits sont têtus. Et ceux reprochés à Khalifa Sall n’ont rien de politique. Il s’agit d’infractions de droit commun. »
Dans cette affaire, le parquet avait requis une peine de prison de 7 ans ferme et une amende de 5,49 milliards.
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