La plaignante Adji Sarr avait maintenu la veille ses accusations de viols, assurant qu’elle avait été abusée cinq fois par M. Sonko dans le salon de beauté de la capitale, Dakar, où elle travaillait. Elle a relaté sans détour les actes que M. Sonko, affirme-t-elle, lui a imposés entre fin décembre 2020 et début février 2021, jusqu’à ce qu’elle dépose une plainte qui a secoué le monde politique. «Si le viol n’emporte pas votre conviction», le procureur a également requis 5 ans d’emprisonnement ferme pour «corruption de la jeunesse».
Sonko réfute les accusations
La jeune femme d’un peu plus de 20 ans a aussi rapporté les menaces de mort dont elle dit avoir fait l’objet, autre chef d’accusation retenu contre le président du parti Pastef-les Patriotes et troisième de la présidentielle en 2019. Sur ce volet de l’affaire, le parquet a requis un an d’emprisonnement ferme. La partie civile avait aussi réclamé 1,5 milliard de francs cfa (2,3 millions d’euros) à M. Sonko et à Mme Ndèye Khady Ndiaye, la patronne du salon de beauté.
M. Sonko, 48 ans, a reconnu être allé se faire masser pour apaiser des douleurs de dos chroniques. Mais il a toujours réfuté les accusations dans les dossiers de viols présumés et de diffamation et crié au complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle. Sa défense s’était retirée après avoir tenté de demander en vain le report du procès. Disant craindre pour sa sécurité, Ousmane Sonko a annoncé qu’il ne répondrait plus aux convocations de la justice sans garantie de l’État pour son intégrité physique. L’État n’a donné aucun signe d’avoir accédé à cette exigence. M. Sonko est présumé se trouver à Ziguinchor, ville dont il est le maire et où il s’est retiré il y a plusieurs jours, à des centaines de kilomètres de Dakar.
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