Ce politologue Malien, qualifie le Sahara Malien à l’image de Thomas Hobbes : « d’état de nature », pour cet homme le Nord du Mali est en un état de guerre de tout homme contre tout homme, où il n’existe aucun pouvoir coercitif pour brider les passions de l’homme. Un état où tous les hommes sont égaux, où tout homme est juge, où il n’y a pas de place pour l’accusation. Un état où il n’y a pas de lois ni de conventions civiles instaurées, des milliers de kilomètre carrées ou tout est abandonné à la fraude et à la force.
Dans tous les pays du G5 Sahel, il existe un « terrorisme résiduel ». Le malaise s’installe avec les accusations contre les militaires, souvent soupçonnés d’avoir un rôle dans ces violences. La lutte contre le terrorisme se fait surtout en repoussant ceux-ci au-delà des frontières. Malgré tout, les terroristes ont fait preuve d’une forte capacité opérationnelle dans la zone en s’attaquant au symbole de l’Etat.
La démocratie est exigeante, la démocratie fédérale encore plus. Or, dans la grande majorité de la population malienne, on sent une conception trop étroite de la démocratie, qui se limite pour l’essentiel à l’organisation des élections. Celles-ci semblent se limiter à la possibilité pour les citoyens de mettre des papiers dans une boîte, et pour les candidats (surtout ceux qui sont au pouvoir) de trouver la meilleure manière de remplir la boîte d’avance. Au Mali, cette crypto-démocratie a permis de mettre en place des oligarchies, qui monopolisent le pouvoir. Dans un pays hyper centralisé, la démocratie reste encore une utopie.
En effet, une véritable démocratie va bien au-delà de la simple pratique des élections. Elle suppose un état d’esprit particulier. Elle est une construction et une volonté. L’aspect formel des élections peut précisément inciter à leur détournement par toutes sortes de procédés servant à les truquer ou à en déformer les résultats. Or, la démocratie au sens étymologique de « pouvoir du peuple » signifie que le pouvoir n’appartient qu’au peuple. C’est temporairement qu’il est confié aux représentants du peuple, à charge pour ceux-ci de l’exercer pour le bien-être du peuple sans volonté de le détourner.
Quand on examine les grandes fédérations du monde, on y trouve des fédérations prospères comme les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Malaisie, le Nigeria. Ces fédérations sont souvent des puissances économiques de première grandeur. En fin, la reforme de l’Etat unitaire, en un Etat fédéral est la seule voie qui permettra de redéfinir les responsabilités et les nouvelles règles de mobilisation des différents acteurs et leurs modes d’interaction, une refondation qui demandera que les élites portent un nouveau regard.
Vu l’ampleur des enjeux, il ne serait pas inutile de « regarder plus loin que le bout de son nez » pour tirer des leçons des réussites et des déboires d’autres fédérations. M.GAMBY, ce politologue nous encourage d’avoir une solution globale. Il faut réinventer la forme de la démocratie au Mali. Osons porter le débat sur nos trajectoires politiques, et institutionnelles. Osons interroger le modèle politique et institutionnel qui ne fonctionne pas, préconise t-il ?
Seydou Diarra
Source: Le 22 Septembre