En sa qualité de chargé de mission au sein du ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Sékou Allaye Bolly a voulu, le 2 août dernier au sein dudit département, éclairer la lanterne des Maliens sur des informations relatives à sa détention d’arme à feu et la mission récemment effectuée par lui au centre du pays. Le puissant défenseur des peulhs (l’une des ethnies du Mali) a saisi la conférence de presse qu’il a animée pour demander des appuis au gouvernement et promettre de finir avec le terrorisme dans six mois.
Comme annoncé par certaines sources, le chargé de mission du ministre Ismaël Wagué affirme, à visage découvert et sans ambages, détenir une arme à feu à utiliser au besoin. L’annonce (détention d’arme) a été corroborée par lui-même à travers une conférence qu’il a voulue tenir le 2 août dernier au sein du département ministériel. « Avec mon arrivée au sein du département, je travaille nuit et jour pour l’instauration de la paix, du vivre ensemble et de la cohésion sociale entre les Maliens. Vu ma nomination au poste du chargé de mission de Wagué, je continue toujours avec la même mission ». Une combativité s’expliquant, selon lui, par le fait que le terrorisme continue d’être une réalité à Macina et au centre du pays. Ils (terroristes) continuent d’occuper des localités. Les terroristes et les djihadistes brûlent les champs et assassinent à présent des paisibles citoyens, constate le chargé de mission. Les gens enrôlés dans le terrorisme doivent être sensibilisés pour qu’ils arrêtent ce qu’ils sont en train de faire. Nombreux sont ces djihadistes et terroristes qui ne savent pas ce qu’ils sont en train de faire. Ils ignorent, selon Bolly, le mal qu’ils sont en train de commettre à travers leurs actes. Parce que les chefs terroristes ou djihadistes montrent à leurs adhérents et militants qu’ils se battent pour la religion musulmane, donc entrent dans le paradis une fois morts sur le champ de bataille. « Beaucoup de jeunes se battent à cause des idées pareilles. Nous devons absolument miser sur la sensibilisation en montrant aux jeunes peulhs endoctrinés que leurs chefs mentent. Cela permettra de récupérer lesdits jeunes qui se battent au quotidien pour le terrorisme », précise le chargé de mission. Aussi, dit-il, la lutte contre le terrorisme se rend de plus en plus difficile par le fait que la population n’arrête pas de collaborer avec les terroristes. Par conséquent, argue le conférencier, il y en a qui se cachent en donnant des renseignements aux terroristes. Ce n’est pas tout. Lorsqu’un convoi ou un avion de l’armée passe, regrette Sekou Allaye, vous trouverez qu’il y a des civils qui annoncent tous les mouvements de l’armée aux terroristes. Et lorsque l’armée tue ce genre d’individus, dit-il, des voix se lèveront pour soutenir qu’elle a tué des populations civiles. Mais laisser vivre les mêmes individus ne fera qu’aggraver le terrorisme, estime Bolly. Il appelle les peulhs à la raison et à la dénonciation de toutes celles et ceux qui travaillent avec les individus sans foi ni loi. « A vrai dire, poursuit-il, beaucoup de peulhs se trouvent dans le terrorisme. Les prisons sont remplies d’eux parce qu’ils ont accepté d’intégrer les forces du mal. Tous les peulhs ne sont pas certes terroristes. Mais les peulhs sont nombreux dans le terrorisme ». « Au centre du pays, annonce-t-il, 90% des terroristes demeurent des peulhs ». Pour ce qui est sa détention d’arme à feu, Sekou Allaye Bolly maintient qu’il possède bel et bien une arme. « Je ne suis pas terroriste, mais je circule avec mon arme au centre. Elle sert à me protéger et protéger les Maliens », dit-il. Il faut la fin du terrorisme pour le développement réel du pays. « Il n’y a pas d’école, ni de développement et de commerce sans la fin du terrorisme et le maintien de la sécurité partout dans le pays. C’est pour cette raison que nous (ses militants et ceux du groupe d’autodéfense Danna Ambassagou du pays dogon) demandons au Gouvernement de nous doter des moyens, à savoir des armes et des véhicules de combat. Nous promettons de finir avec le terrorisme dans six mois lorsque le gouvernement nous donne des moyens adéquats », s’engage Sékou Allaye Bolly qui précise qu’il n’y a aucun conflit ethnique au centre du Mali.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS