La loi portant statut de l’opposition a été voté jeudi dernier par les députés. Approuvée à une large majorité, cette nouvelle loi vient remplacer celle de 2000, très critiquée pour ses insuffisances
Le nouveau texte portant statut de l’opposition et du chef de file de l’opposition a fait débat au sein des députés réunis jeudi à l’Assemblée nationale. D’après le texte, le chef de file de l’opposition est élevé au rang de ministre au plan protocolaire.
La Commission des lois de l’Assemblée nationale, présidée par Idrissa Sankaré, a été vivement félicitée par plusieurs représentants du peuple pour le » travail excellent abattu à travers les écoutes et le rapport détaillé élaboré «Ce texte confère à l’opposition politique un véritable statut en institutionnalisant un porte-parole qui devient le chef de l’opposition politique avec des privilèges et des prérogatives. Il est recentré autour des partis de l’opposition permettant ainsi la consultation du chef de file de l’opposition par le président de la République et le Premier ministre. Il faut préciser que les amendements relatifs à la nomination par un décret du président de la République, auquel le ministre était préalablement réticent, et d’autres ont été finalement adoptés en commission puis validés par vote des représentants du peuple. Ce titre lui confère également les avantages et les prérogatives dus au 1er vice-président du Parlement. Cette décision n’a pas été accueillie favorablement par certains députés de la majorité. La pilule a été mal digérée notamment par les députés Sadi et deux députés Rpm, Kalilou Ouattara et un député de Sikasso qui ont voté contre. Pour eux, on veut tordre le coup à la démocratie en voulant cantonner tous les partis politiques derrière un seul homme qu’ils appellent chef de file de l’opposition avec une ligne budgétaire et un cabinet. C’est juste une camisole de force qu’on fait porter à notre démocratie et cette loi liberticide des opinions permet juste à des anciens compagnons certainement complices quelque part de se tenir au respect au détriment des autres courants politiques.
Une victoire pour l’opposition
Grâce à ce nouveau statut, l’opposition se voit dotée de mesures pouvant lui permettre de «tenir convenablement ses réunions, de faire ses concertations et de fournir ses rapports», a précisé Mody Ndiaye. Il revient désormais au parti de l’opposition le mieux représenté à l’hémicycle de proposer une personne digne d’être chef de file de l’opposition. Ce privilège revient alors à l’Urd de Soumaila Cissé. Ensuite, le chef de l’État devra approuver cette proposition par un décret.
Paul N’GUESSAN