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Scolarisation des filles : WORLD VISION STIMULE L’EMULATION

L’ONG a procédé à un classement des meilleurs élèves de la 1ère à la 6è année. Ces cracks dont de nombreuses ont reçu des cadeaux d’encouragement

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« Faites plaisir à un enfant et vous verrez que les visages de ses parents s’illuminent grâce à la joie ». Cette vérité a été illustrée mercredi dernier dans le village de Yélékébougou, situé à 35 kilomètres de Kati en partant vers Kolokani. La cour de l’école de cette localité était envahie par les enfants et leurs parents qui sont venus nombreux assister à la cérémonie de remise de cadeaux aux élèves performants.

En effet, l’ONG internationale américaine World Vision a procédé ce jour-ci à la remise de récompenses composées de vélos, de sacs d’écoliers, de paquets de cahiers, de T-shirts et de casquettes à une soixantaine d’enfants qui se sont distingués dans leurs études pendant l’année scolaire 2015-2016 qui s’achève. Ce sont les élèves de la 1èreà la 6è année fondamentale des écoles des villages des communes rurales de Yélékébougou et de Kalifabougou.

Les organisateurs ont, d’abord, sélectionné les 3 premiers de chaque classe. Ensuite, les meilleures notes ont été relevées pour constituer un groupe de 60 élèves, dont 21 filles, qui ont bénéficié de cadeaux d’une valeur totale de 3.219.500 Fcfa. Les cadeaux sont composés de 20 vélos qui ont été remis aux meilleurs parmi les meilleurs, de 60 sacs d’écoliers, autant de T-shirts et de casquettes à l’effigie de l’ONG World Vision.

C’est l’élève Konimba Soulé Traoré, 11 ans, élève en 5è année fondamentale de l’école de Siramana (commune rurale de Yélékébougou) qui s’est classé 1er en avec la moyenne de 9,91. Il a été suivi de Djélika Coulibaly, 14 ans, élève en 4è année de l’école fondamentale de Niamana (commune rurale de Kalifabougou) qui a obtenu 9,04 de moyenne, de Assitan Coulibaly, 13 ans, élève en 4è année de l’école fondamentale de Niamana qui a obtenu 8,86 de moyenne. Brakatou Camara, 13 ans, élève en 3è année de l’école fondamentale de Fiah (commune de Yélékébougou) a fermé la marche avec 8,84 de moyenne dans le lot des meilleures filles distinguées. La fille la moins performante dans ce lot été Séba Coulibaly, 10 ans, élève en 2è année de l’école fondamentale de Koba, commune rurale de Yélékébougou qui a obtenu 7,90 de moyenne. Cheick Oumar Bagayoko, 14 ans, élève en 5è année de l’école fondamentale de Boibléna a obtenu la moyenne de 8,83.

pratiques courantes. Il faut rappeler que cette remise de cadeaux a été placée sous le thème : « Scolarisation et maintien des filles à l’école ». Il s’agit à travers ce thème de sensibiliser d’une part les parents d’élèves sur la scolarisation des filles au même titre que les garçons qui sont favorisés en milieu rural et d’autre part, d’encourager le maintien de la fille dans le cursus scolaire jusqu’au niveau le plus élevé possible. World Vision mène cette campagne de sensibilisation auprès des communautés rurales afin d’encourager les parents d’élèves à lever les pesanteurs socio-culturelles, psychologiques qui freinent la scolarisation des filles et assurer leur maintien à l’école le plus longtemps possible et ce jusqu’à ce qu’elles puissent être autonomes.

Pour réussir cette mission, World Vision anime des communautés d’apprentissage qui consistent à assurer des formations complémentaires aux enseignants des écoles fondamentales encadrées. Ces communautés ont pour but de rehausser les niveaux des enseignants. L’ONG les équipe ensuite de kits didactiques comme les radios avec des clés USB contenant des leçons modèles, des lampes solaires pour permettre aux élèves de réviser leurs leçons la nuit, des livres de lecture et de calcul pour les classes de la 1ère à la 6è année.

Cette campagne de sensibilisation est également menée contre les mariages précoces et les grossesses non désirées, le harcèlement sexuel entre élèves d’une part et entre élèves et enseignants d’autre part. Concernant les mariages précoces, les enseignants des différentes écoles encadrées ont avoué leurs incapacités à empêcher ces pratiques qui sont monnaies courantes dans les villages. Les filles sont ainsi régulièrement retirées de l’école pour les donner en mariage à un âge très précoce. Les enseignants ont révélé que des filles très brillantes ont été promises à des maris qui célèbrent généralement les noces pendant les vacances scolaires. Trois d’entre elles par peur de s’opposer à leurs projets de mariage ont préféré s’enfuir pour venir dans la capitale, a déploré le directeur de l’école du village de Guily Yacouba Niaré.

positiver les indicateurs. L’élève Ténin Coulibaly a, pour sa part, dénoncé les harcèlements sexuels dont sont victimes les filles. Pour elle, la pratique des mariages précoces est préférable au libertinage sexuel qui peut engendrer des grossesses non désirées.

La conseillère du Centre d’animation pédagogique (CAP) de Kati, Mme Aya Awa Tapily a invité les enseignants à alerter la hiérarchie sur les pratiques de harcèlement sexuel dont les auteurs sont passibles de sanctions. Sur la pratique des mariages précoces, elle a préconisé la sensibilisation de façon permanente auprès des parents pour leur faire comprendre le bien-fondé du maintien de la fille à l’école. Cette sensibilisation porte fruit, selon elle, car elle a permis de remettre à plus tard dans certains cas, des projets de mariages précoces.

Par ailleurs, la conseillère pédagogique a demandé aux enseignants d’encourager les filles timides à s’épanouir, afin qu’elles puissent libérer leur génie créateur. Il faut les encourager sur leurs choix de métiers. Il faut bannir la stigmatisation, les filles peuvent embrasser tous les types de métiers au même titre que les garçons, a soutenu Mme Aya Awa Tapily qui a souhaité que les enseignants s’investissent à inverser les indicateurs des taux de scolarisation, d’admission, de réussite et d’insertion professionnelle qui sont défavorables aux filles. Tel est aussi l’objectif de World Vision qui vient, par la remise de ces cadeaux, d’encourager la performance en milieu scolaire en général et en particulier des filles.

La cérémonie de remise de cadeaux s’est achevée dans une ambiance festive agrémentée par les sonorités musicales juvéniles. Et les enfants ne se privaient pas de se trémousser au son de la musique.

M. COULIBALY

REVES D’ENFANTS

Le crack parmi les cracks, le jeune Konimba Soulé Traoré, 11 ans, qui a eu 9,91 de moyenne est le benjamin d’une fratrie de 11 enfants. Si les deux premiers aînés ont été déscolarisés, respectivement en 4è année et 9è année fondamentale, il a un grand frère qui fréquente la 12è Sciences biologiques terminales (SBT) dans un lycée de Bamako, un autre qui est électromécanicien, un troisième est professeur d’anglais dans un lycée de Bamako. Deux autres de ses grands frères sont non scolarisés et sont cultivateurs. Il a expliqué qu’aucune de ses grandes sœurs n’a fréquenté l’école, elles sont mariées.

Si le jeune doué Konimba n’a pas encore pensé au métier qu’il compte embrasser, tel n’est pas le cas de Djélika Coulibaly qui souhaite devenir docteur en médecine pour soigner et venir en aide aux malades. Son père Siratigui a révélé qu’étant lui-même illettré, il n’a pas lésiné sur les moyens pour envoyer tous ses enfants à l’école, notamment les filles, dont Djélika, dont il est fier des résultats scolaires. Un des aînés de Djélika fréquente des études universitaires à Bamako, tandis que son cadet après deux échecs au Diplôme d’étude fondamentale (DEF) a préféré abandonner l’école.

De son côté Cheick Oumar Bagayoko de la 5è année et qui assure être le premier de sa classe depuis la première année, désire embrasser le métier des armes. Pourquoi ? Parce qu’il aime devenir militaire et participer à la défense de la nation. C’est aussi le choix de Bintou Coulibaly qui a été aussi primée et qui aimerait devenir soldat. Elle est à l’opposée de sa cadette Assitan Coulibaly (meilleure 2è au classement des filles) qui souhaite devenir directrice d’école comme son père.

  1. C.

Source : L’ Essor

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