Mis en veilleuse, depuis un certains temps, le dossier sur le détournement d’argent à la BOA-Mali (Banque Of Africa) qui a occasionné une perte sèche de 20 milliards de francs CFA dans les caisses de la Banque sera, bientôt remis au goût du jour. Élaboré par des experts, chargés de faire toute la lumière sur la gestion calamiteuse de ces fonds, ce dossier épingle des opérateurs économiques maliens et des cadres de la BOA-Mali. Mais aussi, leurs complices.
À l’issue de leurs investigations, les enquêteurs sont tombés, à leur corps défendant, sur des zones d’ombre dans le détournement de cette vingtaine de milliards de francs CFA.
Relégué aux oubliettes, ce dossier risque de sonner le glas du maintien de certains responsables de la BOA-Mali. Avant d’envoyer leurs complices en prison.
Décidemment, la Banque of Africa (BOA) est dans l’œil du cyclone. Et pour cause, cet établissement bancaire serait actuellement au centre d’un gros scandale (qui impliquerait deux opérateurs économiques et certains agents de la Banque) sur fond de détournement d’un montant estimé à la bagatelle de 20 milliards de francs CFA. Le pot aux roses aurait été découvert par un contrôleur M. Kelly. Conséquence : Le groupe BOA a envoyé des enquêteurs à Bamako. De quoi s’agit-il ?
Selon nos sources, une grosse société pétrolière appartenant à un opérateur économique, S. Bathily, est le cerveau de ce scandale qui a consisté à établir de fausses traites (avalisées par la BCI-Mali). Pour le compte de ce seul opérateur, il a été découvert un détournement record d’un montant de l’ordre de 12 milliards de francs CFA. Cette manœuvre (minutieusement exécutée) pour puiser dans les ressources de la banque aurait duré des années…
Mais, S. Bathily n’est pas seul. Par les mêmes manœuvres frauduleuses (utilisation de fausses traites) un second opérateur (un autre) S. Bathily, détenteur de plusieurs sociétés, aurait également détourné plus de 8 milliards de francs CFA. Cependant, les deux opérateurs ont semble-t-il bénéficié de complicités insoupçonnées au sein de la banque. L’on cite dans cette affaire les noms d’un haut responsable de l’établissement, d’un ancien directeur de l’exploitation à la retraite, d’un contrôleur général, d’un ancien directeur des risques et d’un autre agent. Ce dernier recevait semble-t-il des instructions de ses supérieurs.
Informé de la situation, le groupe BOA aurait dépêché à Bamako une équipe d’investigation, venue de Dakar. Les enquêteurs ont investiguer et ils ont découvert l’énormité des dégâts. Et les investigations se poursuivent toujours, indiquent nos sources.
Pour recouper nos informations, nos multiples tentatives auprès du service de la communication de la BOA Mali pour faire réagir les responsables de la banque se sont demeurées infructueuses.
En somme il y a un « détournement » de 20 milliards de francs CFA dans la gestion de la BOA-Mali.
Un scandale fumant
Mais, pour nos sources, c’est cette situation pour le moins accablante que les Experts en charge de ce dossier s’apprêtent à sortir du placard.
À en croire nos sources, généralement, bien informées, il s’agira pour ces spécialistes de faire toute la lumière sur la gestion de la direction de la BOA-Mali. Une gestion en proie à l’opacité.
Élaboré, par des Experts en matière de contrôles financiers, ce dossier épingle plusieurs cadres de la BOA-Mali qui se seraient beurré au passage du magot. Si ces accusations s’avèrent fondées, elles risquent de sonner le glas du maintien de certains responsables de la BOA-Mali. Ou, à tout le moins d’entacher leur crédibilité.
En septembre 2016, notre confrère l’Aube titrait à la une : « Scandale à la BOA-Mali : plus de 20 milliards détournés ? ». Il ne croyait pas si bien dire. Il s’agissait, en réalité, d’une hémorragie financière à ciel ouvert au sein de l’établissement financier.
Plus grave, lors de cette gestion, les caisses de la BOA-Mali ont coulé comme le Djoliba dans son lit. À coup de milliards. Il s’agit, notamment de 20 milliards CFA de « manque à gagner ».
Grosso modo, les enquêteurs, indiquent que, la gestion de la BOA-Mali, n’a pas été transparente, encore moins libre. D’où leur engagement à tirer les choses au clair.
En attendant, les responsables de cette gabegie financière à la BOA-Mali risquent gros. Très gros. Leurs complices aussi. Accablant.
Jean Pierre James