En 2017, lors des travaux de la 3ècommunication nationale du Mali à la convention cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques, il a été reconnu que les feux de brousse constituent l’une des vulnérabilités du Mali aux impacts de ces phénomènes. Malgré les efforts du pays, les ressources forestières et fauniques du Mali sont soumises à une dégradation continue. La baisse et la mauvaise répartition pluviométrique de ces dernières années ont sans nul doute limité la dynamique, la structure, et la composition des écosystèmes de savanes qui sont les sources de puits carbone. Rappelons que de 1996 à 2006, les superficies brulées sont évaluées à 1 567 858 ha (DNCN, 2009) dont 11% sont des feux précoces et le reste des feux tardifs. Cela représente une moyenne annuelle de 156 785 ha de ressources forestières brulées. Ces informations ne constituent que des cas ayant fait l’objet de constations par le Service des Eaux et Forêts et les autres cas soit plus de 3/4 échappent au contrôle, d’où la nécessité d’utiliser de nouvelles technologies afin d’évaluer et caractériser l’ensemble des superficies brulées annuellement.
Quant aux périodes de mise à feu, il ressort que les mois de novembre, décembre et mars connaissent des pics dans toutes les régions.
Les feux des périodes allant de septembre à décembre sont considérés suivant les zones agro-écologiques comme précoces. Cette pratique est réglementée par l’arrêté n°9-2487/MDRE-SG du 14 novembre 1995 déterminant les modalités de mise à feu précoce dans le domaine forestier de l’Etat et des Collectivités Décentralisées qui contribue à la limitation des feux de brousse.
Quant aux mois de Mars–Avril-Mai, ces feux appelés tardifs détruisent le couvert végétal et les ressources fauniques du milieu. Cependant, malgré le manque de données fiables sur les deux formes de cas (dépendant des zones agro écologiques), la gestion des feux de brousse quelque soit leur nature et leur ampleur, demeure une menace pour l’environnement et les ressources naturelles dans la mesure où elle perturbe le régime des pluies.
En termes de superficie, les mois de novembre et janvier sont les plus élevés avec respectivement 50% et 20% suivi du mois de décembre avec 10% des ressources brulées.
Parmi les cercles, Kita seul représente 30% de la superficie nationale brûlée. Les zones qui
sont particulièrement touchées sont: la Réserve de la Boucle du Baoulé, et les forêts classées adjacentes. Les autres cercles touchés par les feux sont Kati, Nara, Kayes, Bafoulabé, Kéniéba, Bougouni et Yanfolila. Il faut noter que dans la région de Tombouctou, seul le cercle de Goundam est identifié avec une superficie de 1986ha.
Présentée par Jean Goïta
La Lettre du Peuple