Les malades ont du mal à se soigner au Mali, où les travailleurs de la santé ont entamé lundi une grève de cinq jours. Seul un “service minimum” est assuré aux patients, à l’Hôpital du Mali, au CHU du Point G et à l’hôpital Gabriel Touré, les trois principaux établissements hospitaliers de la capitale malienne visités par le correspondant de BBC Afrique.
Les travailleurs s’occupent des “urgences médicales”, malgré la grève.
Les malades, eux, sont obligés de prendre leur mal en patience.
“On a de sérieux problèmes. Je suis diabétique. Chaque mois, je viens consulter le médecin, qui me prescrit des médicaments. Là, je n’ai plus de médicament. A cause de la grève, je ne pourrai plus en avoir avant lundi. Ce n’est pas facile”, s’inquiète une patiente rencontrée dans un hôpital de Bamako.
Aly Konaté, un Malien basé au Congo, est revenu se faire soigner au Mali, à la demande son médecin.
Son arrivée à Bamako coïncide avec la grève des travailleurs de la santé.
“Je suis désolé. Je suis obligé d’attendre. Sinon, que puis-je faire ?” s’alarme M. Konaté.
Si d’autres malades et leurs proches se plaignent des difficultés de se soigner à cause de la grève, Chaka Traoré, venu au chevet d’un patient hospitalisé, se montre compréhensif. “Hier soir, il y avait un malade en situation d’urgence. Et les médecins l’ont pris en charge. Si ça continue comme ça, il ne doit pas y avoir problème”, espère M. Traoré.
La grève entamée lundi est la deuxième des travailleurs de la santé du Mali en moins d’un mois.
Le professeur Mamady Kané, secrétaire général du Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la famille, a dit à BBC Afrique que les travailleurs réclament une “augmentation de la prime des fonctions spéciales”.
“Là où certaines catégories professionnelles ont 250 000 francs CFA pour cette prime, les agents de la santé n’ont que 25 000 francs”, explique-t-il.
“Mais nos revendications ne sont pas seulement financières. D’autres sont relatives aux conditions de travail. Ceux qui savent comment fonctionnent nos structures de santé savent qu’il manque souvent le minimum nécessaire à l’exécution normale de nos tâches”, s’empresse d’ajouter le syndicaliste.
Selon lui, les travailleurs de la santé sont également en grève pour dénoncer “une atteinte à la liberté syndicale”.
“Cette atteinte se traduit par des affectations abusives d’agents de santé, des menaces et des intimidations”, explique Mamady Kané.
Source: bbc