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Sans Tabou: transition, les élucubrations scabreuses du FSD

Dans son récent communiqué, le FSD dit suivre « avec beaucoup d’intérêts la situation socio-politique du pays et constate depuis la présentation du Plan d’action gouvernemental, une ferme volonté des autorités de la transition à lutter contre la corruption et l’impunité ». En fait d’évolution socio-politique du pays, il serait plus exact de parler de l’ouverture d’un feuilleton judiciaire.

 

Ainsi, le placement sous mandat de dépôt de l’ancien ministre de la Défense et des anciens combattants et ancien Premier ministre, Soumeylou Boubeye MAIGA, et de l’ancienne ministre de l’Economie et des finances, Mme BOUARE Fily SISSOKO, devient un outil du jeu politique là où la justice est plutôt attendue et donne l’occasion à un regroupement politique agonissant cherchant à se refaire la cerise de sortir de sa longue hibernation.
La tentation de jubiler est très forte chez nombre de nos compatriotes, suite à ces arrestations ; mais, il ne s’agit que d’un mandat de dépôt, pas encore d’une condamnation, contrairement aux spéculations hasardeuses, assimilations hâtives et rapprochements arbitraires. Au Mali, jusqu’à preuve du contraire, on est présumé innocent, non l’inverse. Cela s’appelle la présomption d’innocence qui signifie qu’un individu, même suspecté de la commission d’une infraction, ne peut être considéré comme coupable avant d’en avoir été définitivement jugé comme tel par un tribunal. Et les deux anciens ministres ne sont pas encore passés sous fourches caudines. Les inquisiteurs devraient donc se garder des poncifs.
Ceux qui savourent le plaisir de cette infortune d’anciens commis de l’Etat qui se lancent dans une course folle à la parfaite probité, doivent bien garder à l’esprit que la roue de l’histoire tourne. Parce que dans ce Mali, ils ne sont pas légion ceux qui peuvent monter dans l’arbre de la transparence.
Le FSD se réjouit des actions en cours visant à redresser le pays et restaurer la confiance avec les partenaires, c’est-à-dire le déferrement de deux anciens ministres dans l’affaire de l’acquisition d’un aéronef et de la fourniture aux Forces armées maliennes de matériels roulants, d’Habillement, de Couchage, de Campagne et d’alimentation (HCCA). Résumer l’évolution socio-politique d’un pays à une liquidation judiciaire de deux personnalités, revient à opter pour un schéma vraiment réducteur. Avec une vision aussi étriquée de la gestion d’Etat, l’on ne peut qu’être blasé. Des populations entières ont fait allégeance aux jihadistes faute de protection de l’Etat ; des ministres et des membres de l’establishment ne se risquent plus à emprunter les routes ; le panier de la ménagère est désespérément vide ; l’école est au bord de la banqueroute, en raison de l’improbable application de l’article 39 de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale ; les routes sont impraticables… C’est à l’aune de la gestion de ces dossiers que l’on devrait peut-être pouvoir parler d’évolution, sans parler du chantier politico-institutionnel.
Dans un discours politicien lénifiant et démagogique « le FSD apporte son soutien indéfectible au Programme d’Action Gouvernemental et félicite le Président de la République, le Premier ministre et son gouvernement pour leur détermination à faire avancer la transition vers des progrès souhaités par le peuple malien ». Le réveil est vraiment tardif, lorsqu’on sait que le Plan d’action du Gouvernement remonte au 31 juillet 2021.
Bien sûr, nulle prime au détournement des deniers publics. Qui pique dans nos maigres ressources sera piqué par la Justice. C’est clair.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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