Le ton a été donné par le Mali sous la transition dirigée par le Colonel Assimi GOITA. Les autorités ont d’abord expulsé l’ambassadeur de France, dénoncé les accords de défense, chassé les forces françaises et porté plainte contre la France pour complicité avec les terroristes et atteinte à la souveraineté du pays.
Comme pour donner raison au Mali, le Burkina Faso et le Niger ont emboité le pas en dénonçant les accords de défense qui liaient leurs pays à la France, pour déloyauté française.
C’est pour dire que c’est un déni de réalité de la part du président français qui essaye de défendre la présence militaire de son pays au Sahel au moment où ses forces sont boutées hors des frontières du Sahel.
C’est ridicule d’entendre le président français parler du succès au Sahel alors que son armée est chassée d’un pays à l’autre pour manque de résultat. L’exemple du Mali est illustratif où l’échec français est comparé à la déculottée des USA en Afghanistan. Comme au Mali, les USA avaient également promis d’en finir avec la nébuleuse du terrorisme avant de fuir alors que les attentes étaient encore énormes. Accueillis en véritables sauveurs, les USA ont quitté ce pays sans honneur tout comme la France au Mali.
Après neuf années de présence caractérisées par la dégradation de la situation sécuritaire dans notre pays, la France quitte le Mali par la petite porte, poussée vers la sortie par les relations exécrables qu’entretiennent l’Élysée et les nouvelles autorités maliennes.
Déployée dans le cadre des opérations Serval (2013) puis Barkhane (2014), la force française s’est progressivement enlisée dans le bourbier malien, jusqu’à voir une partie de l’opinion l’accuser de « mercenariat » et de « complicité avec les terroristes » à cause de l’inefficacité de ses opérations contre le terrorisme. Malgré son effectif et les moyens déployés, les attaques contre les forces armées et la population civile étaient de plus en plus récurrentes.
C’est dire que la France a contribué en 2013 a repoussé les groupes terroristes qui se sont retranchés dans leur base, mais ils n’ont été pas combattus puis neutralisés. C’est pourquoi le président français doit revoir son narratif sur l’histoire de Barkhane au Sahel. Aussi, Macron doit par continuité de l’État assumer la responsabilité de la France, à travers le président Nicolas Sarkozy, d’avoir créé ce chaos au Sahel en déstabilisant la Libye.
Au-delà de ces événements dont les conséquences continuent d’affecter notre région, la France qui est censée combattre le terrorisme est accusée d’être en connivence avec ces groupes. Ainsi, l’on se rappelle que dans une lettre en date du 15 août 2022, notre pays accusait l’ancienne puissance coloniale de soutenir le terrorisme et de violer son espace aérien. La France n’a jamais accepté que cette accusation soit portée devant le conseil de sécurité des Nations. Une occasion que le Mali a demandée de tous ses vœux afin d’exposer les preuves des accusations contre la France.
Malheureusement, cette demande est, jusque-là, restée sans suite ; malgré l’insistance des autorités maliennes déterminées à apporter les preuves des accointances entre la France et le terrorisme contre lequel le pays se bat depuis 2012.
Alors comment, peut-on gagner la guerre contre ces forces du mal ?
Malgré cette réalité qui est connue de tout le monde, il est étonnant d’entendre le président français parler de succès des forces françaises au Sahel. Ce déni de réalité aura du mal à passer auprès de l’opinion.
PAR MODIBO KONE