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Issa Konfourou au Conseil de sécurité de l’ONU: ‘‘Si nos Forces sont attaquées, elles vont réagir vigoureusement’’

Ce lundi 28 août 2023, le diplomate, Issa KONFOUROU, à la tribune de l’ONU, sur l’examen du plan de retrait de la MINUSMA, a affirmé que la détermination du Mali à faire occuper par l’Armée malienne tous les camps qui seront libérés par la MINUSMA ne constitue évidemment pas un acte de belligérance ou de rupture du processus de paix. Bien au contraire, elle s’inscrit dans le processus régulier de rétrocession des emprises de la Mission, et dans le respect du cadre juridique en vigueur, notamment l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui reconnaît la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali.

 

Notre représentant au Conseil de sécurité des Nations unies est intervenu hier lors du débat sur le plan de retrait amorcé de la MINUSMA, suite à la demande des autorités de notre pays. Selon la résolution du Conseil de sécurité, ce processus doit prendre fin d’ici 31 décembre prochain, avant la phase de liquidation prévue à partir de janvier 2024.
Suivant le plan de départ de la Mission, quatre emprises ont été déjà transférées aux autorités maliennes conformément au principe du Conseil de sécurité des Nations unies, a salué Issa KONFOUROU.
Cependant sur la rétrocession des quatre camps, il a déploré l’opposition des groupes armés à l’étape de Ber, où il y a eu des affrontements ayant fait de nombreuses pertes en vie dont 72 combattants neutralisés dans le rang des terroristes.
Ces incidents montrent, une fois de plus, la détermination des Forces armées maliennes à assumer leurs missions régaliennes de défense du territoire national, et de protection des populations et de leurs biens, s’est-il persuadé au moment où certains membres du Conseil de sécurité disent s’inquiéter des conséquences de ceux-ci sur le sort de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Dans son discours, Issa KONFOUROU, pour sa part, est moins sceptique, parce que, dans le narratif officiel, ceux qui étaient opposés au transfert du camp de Ber ne sont que des terroristes.
Pour lui, les incidents de Ber n’ont aucun effet sur l’accord et le cessez-le-feu signé en 2014 entre les parties maliennes. Dans ce camp occupé par les FAMa de force, le gouvernement de notre pays souhaite notamment que les conteneurs de sable contaminés qui y sont laissés soient évacués en lieu sûr et bien traités, conformément aux normes des Nations Unies et la législation nationale en la matière.
Comme un message de mise en garde, il a souligné que cet acte est la détermination du Mali à faire occuper par l’Armée malienne tous les camps qui seront libérés par la MINUSMA sans cela ne constitue évidemment un acte de belligérance ou de rupture du processus de paix.
Bien au contraire, a poursuivi M. KONFOUROU, elle s’inscrit dans le processus régulier de rétrocession des emprises de la Mission, et dans le respect du cadre juridique en vigueur, notamment l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui reconnaissent la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali.
« Il est important de noter que nos Forces de défense et de sécurité ont été attaquées par des groupes armés terroristes, qu’elles n’ont violé ni l’Accord, encore moins le cessez-le-feu et n’ont pas l’intention de le faire. Cependant, si nos Forces sont attaquées ou empêchées d’accomplir leurs missions, elles se verront dans l’obligation de réagir vigoureusement », a prévenu le diplomate malien.
Selon lui, le Gouvernement entend ainsi poursuivre ses efforts visant la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, afin de sécuriser les personnes et les biens et fournir les services sociaux de base aux populations maliennes.
Face à l’inquiétude pour notre pays de jouer pleinement sa mission en vue de combler le vide qui serait laissé par la MINUSMA, Issa KONFOUROU rappelle au Conseil de sécurité que la demande de retrait de la Mission du Mali n’a pas été prise sur un coup de tête.
« En effet, je tiens à rappeler qu’une analyse exhaustive des conséquences de ce retrait a précédé la décision, mûrement réfléchie du Mali, de demander le retrait de la Mission et, les dispositions déjà prises en amont, se poursuivent et ont, entre autres, montré que les Forces armées maliennes sont prêtes à faire face à toutes les situations, y compris la remise anticipée des camps, comme ce fut le cas le 13 août 2023. Par ailleurs, le retrait de la MINUSMA dont l’inadaptation des mandats au contexte malien a été plusieurs fois relevée par de nombreux membres de l’Organisation, découle d’une demande forte des populations maliennes », a-t-il indiqué.
A cet effet, il a demandé que la deuxième phase de transfert des emprises de la MINUSMA à l’Etat malien, qui commence dès le 1er septembre 2023, soit s’exécuter suivant le chronogramme convenu.
« Autant nous sommes ouverts au dialogue pour régler pacifiquement les questions ponctuelles qui peuvent se poser, autant nous tenons au respect strict des délais convenus pour le transfert des camps de Tessalit, d’Aguelhok et de Kidal à l’Etat du Mali », a-t-il indiqué, en réaffirmant que son pays n’envisage pas de prolongation du départ de la Mission au-delà de la date du 31 décembre 2023 alors que le chef de la MINUSMA évoquait la complexité de respecter le délai imparti.
De même, il souhaite que la phase de liquidation qui interviendra à partir de janvier 2024 se déroule au strict minimum.
D’ici là, le gouvernement, à travers son représentant dit attendre de la MINUSMA des informations détaillées concernant l’effectif de la Mission, ainsi que le plan prévisionnel de fermeture graduelle de ses différents services.
Par ailleurs, sur le processus de paix butant à des difficultés, le Gouvernement du Mali réitère son attachement à la mise en œuvre intelligente et diligente de l’Accord, en collaboration avec les mouvements signataires qui le souhaitent, en vue de rétablir la paix et la stabilité durables au bénéfice de nos paisibles populations.

« Je puis vous informer que le Ministre de Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de la paix et de la réconciliation au Mali, vient d’inviter les frères des mouvements signataires, aujourd’hui même (NDLR ce lundi 28 août), à revenir à la table des négociations en vue de surmonter les défis actuels par la voie du dialogue. Il a réaffirmé par la même occasion, dans ce communiqué, l’attachement du Gouvernement du Mali à la paix et la réconciliation ainsi que le respect du cessez-le-feu », a soutenu M. KONFOUROU.
Cependant, a-t-il rapporté, le gouvernement dénonce les collusions constatées récemment entre des groupes armés et des organisations terroristes, tout en rappelant que des résolutions du Conseil de sécurité exigeaient « de tous les groupes armés qu’ils renoncent à la violence et rompent tous liens avec des organisations terroristes et la criminalité transnationale organisée ».

PAR SIKOU BAH

Source: Info-Matin
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