Le marché rose de Bamako vient de connaitre cette semaine son 3e incendie, après ceux de 1993 et 2014. Ce dernier en date est considéré comme le plus dévastateur de l’histoire des sinistres de ce marché avec des centaines de sinistrés et des dégâts estimés à des milliards de nos FCFA. Outre le marché rose, d’autres marchés ont été ravagés par le feu dans un passé récent. Malgré les promesses d’enquêtes faites par les autorités, aucun engagement, dans ce sens, n’a abouti à un résultat concret, du moins mis à la disposition du grand public.
Avec ce énième incendie, le public a le droit de savoir les motifs réels de tels sinistres. Pour cela, aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire que les enquêtes soient menées jusqu’au bout afin de situer les causes de ce drame et même situer les responsabilités comme il en a d’ailleurs été dit par le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé qui a fait un tour sur les lieux. D’autant plus que des mauvaises langues pointent déjà du doigt sur origines criminelles ou préméditées de ce dernier incendie. Donc, les autorités ont tout intérêt à ce que les enquêtes ouvertes aboutissent à des résultats concluants qui doivent être mis à la disposition du grand public. Du moment où des énergumènes politiques tentent déjà de tirer des dividendes de ce sinistre en cette année de veille électorale dans notre pays.
En tout cas, selon le maire du district, qui était sur les lieux mercredi dernier, la piste d’acte prémédité n’est pas à écarter. Et pour cause ?
Selon Adama SANGARE : « Trois foyers d’incendie de façon simultanée toujours entre 3 heures à 4 heures du matin ne sauraient être réellement un fait du hasard. C’est la 3e fois que ce marché prend du feu. C’est toujours quand le marché est vide où il n’y a que les gardiens qu’il prend feu ».
Sans vouloir influencer les enquêteurs dans leur travail, le maire a d’ailleurs orienté les autorités policières à suivre de près les gardiens qui surveillaient les lieux.
Accréditant la thèse du complot, M. Djéri COULIBALY responsable de la gestion du Grand marché, a ajouté que bien avant l’incendie du lundi, des agents se réclamant de l’EDM-SA étaient sur les deux poteaux électriques qui sont à l’origine de l’incendie. Au regard de ces analyses émises par ces deux personnalités, c’est en tout cas, normal que des enquêtes bien fouillées soient menées.
Notre pays est champion dans la réalisation des enquêtes qui aboutissent rarement à des résultats dignes de ce nom. Après chaque incendie, plusieurs hypothèses sont avancées. Certains dénoncent les branchements illicites de l’électricité et d’autres vont loin en fustigeant des actes de banditisme. Un autre facteur aggravant le dégât des incendies est relatif aux difficultés que les soldats du feu éprouvent pour accéder aux lieux même des drames afin de contenir rapidement le sinistre.
La solution aux drames des incendies dans nos marchés passera par une remise en cause de l’ensemble des acteurs : autorités de l’État, municipalités ainsi que les commerçants eux-mêmes, à travers comportements peu recommandables de certains.
En attendant, les populations attendent de la part des autorités les résultats qui sanctionneront les enquêtes pour situer les causes et les responsabilités dans ce énième incendie au marché rose de Bamako.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin