Pour plus d’inclusivité, le gouvernement a organisé, ce jeudi 21 juillet 2022, un cadre de concertation avec les partis politiques autour des modalités de désignation des quatre membres des partis politiques au sein de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Cette rencontre qui était censée permettre à la classe politique de valider le schéma pour la désignation de ses 4 représentants au sein de l’AIGE s’est soldée par un échec. La faute incombe à des participants qui ont transformé cette importante rencontre en théâtre de clash, d’attaques verbales et d’invectives.
Afin de récolter les propositions sur les modalités de désignation des représentants de la classe politique au sein de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), trois membres du gouvernement ont rencontré, le jeudi 21 juillet 2022, les chefs des partis politiques au CFCT, sur la route de Kati.
Alors que le but de l’exercice était de valider un mode de désignation des 4 représentants des partis politiques qui veilleront à la transparence des opérations électorales, la classe politique s’est donnée en spectacle devant les membres du Gouvernement.
Entre les violences verbales et les tentatives de règlement de comptes, les membres du gouvernement venus écoutés la classe politique ont constaté avec regret le manque de consensus entre les acteurs politiques sur cette question.
En effet, à la veille de la rencontre, le Gouvernement avait demandé aux partis politiques de lui faire parvenir des propositions pour les modalités de désignation de leurs représentants au sein de l’AIGE.
Ainsi, sur les 271 partis officiellement reconnus au Mali, seulement 120 ont envoyés des propositions ; soit environ 40%.
Le jeudi dernier, le gouvernement avait donc convié une réunion du cadre de concertation afin de permettre aux acteurs politiques de valider la synthèse des propositions qu’ils avaient eux-mêmes envoyé au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation.
Selon le document présenté par Bréhima COULIBALY, conseiller technique en charge des questions électorales au MATD, trois propositions étaient en tête, à savoir : la désignation selon les regroupements politiques existant ; la désignation par appel à candidature ; et la désignation selon le critère de la représentativité des partis politiques.
Ainsi, les débats devraient permettre aux participants de valider l’un ou l’autre schéma. Malheureusement, les observateurs présents ce jour au CFCT ont eu droit à des polémiques, à des acharnements contre l’actuel Premier ministre, et à des attaques verbales.
Face au chaos, le ministre l’administration territoriale, le Colonel Abdoulaye MAIGA, a rappelé ses invités à relativiser cet exercice dont le but était de choisir les 4 représentants de la classe politiques au sein de l’AIGE qui veilleront à la transparence des opérations.
« C’est d’autant plus important que pour une rare fois dans notre pays, l’administration n’interviendra plus dans la gestion, ni le traitement des résultats», a-t-il fait savoir.
En tout, pour lui, il n’est pas question de s’enliser dans les modalités alors qu’il est urgent de mettre en place l’AIGE.
Après avoir déploré ce manque de consensus, le ministre a indiqué que le gouvernement prendra toutes ses responsabilités. «Je pense que l’administration tirera toutes les conséquences et prendra ses responsabilités. Il nous reviendra, en ce moment, de proposer un schéma objectif à la classe politique», a-t-il conclu.
De notre part, nous estimons que la classe politique a manqué une opportunité de montrer sa maturité face aux urgences du moment.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin