Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les opérations de paix, le Français Jean-Pierre Lacroix, effectue depuis hier dimanche 24 juillet 2022, une visite de cinq jours dans notre pays.
Sur un air de clarification des positions réciproques, au cours de sa visite, Jean-Pierre Lacroix discutera avec les autorités sur la prolongation d’une année du mandat de la mission de paix, récemment adopté par le Conseil de sécurité.
Cette visite intervient dans un contexte un peu tendu entre la MINUSMA et les autorités de la Transition. Le dernier événement en date est en occurrence la suspension des rotations des éléments de la Mission onusienne et l’expulsion de son porte-parole, responsable de la communication Olivier SALGADO. Les autorités de la Transition accusent ce dernier de tenir des propos tendancieux et inacceptables.
Si officiellement, les sujets à aborder au cours de cette visite de travail, mais toute porte à croire que ces questions seront aussi au cœur des débats. Surtout que le renouvellement du mandat de la MINUSMA a été acté sans la prise en compte de l’essentiel des observations du Mali.
Ainsi pour rappel, suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution renouvelant le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies au Mali (MINUSMA), le Représentant permanent de notre pays auprès des Nations unies, l’ambassadeur Issa Konfourou, a réitéré la position du Gouvernement du Mali de manière claire et sans équivoque :
« Le Gouvernement du Mali réitère son opposition ferme à la liberté de mouvement de la MINUSMA dans l’exécution de son mandat dans le domaine des droits de l’homme. Le Mali a toujours coopéré de bonne foi avec la force onusienne depuis sa mise en place en 2013. Toutefois, pour des impératifs de respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité, les mouvements de la MINUSMA ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes maliennes.
De même, le Mali n’est pas à mesure de garantir la liberté de mouvement pour des enquêtes de la MINUSMA sans l’accord préalable du Gouvernement. Par conséquent, le Mali n’entend pas exécuter ces dispositions, malgré leur adoption par le Conseil de sécurité.
En tout état de cause, le Gouvernement du Mali estime que les enquêtes sur les allégations de violations des droits de l’homme relèvent de la responsabilité principale des autorités maliennes. La MINUSMA a vocation à leur apporter l’assistance nécessaire à cet égard. Elle n’a pas vocation à se substituer au Gouvernement du Mali ».
Par ailleurs, cette mission de Jean-Pierre Lacroix s’inscrit également dans le cadre de l’exécution de la résolution adoptée le 29 juin dernier, lors du conseil de sécurité des Nations unies qui avaient ordonné aux « parties maliennes à coopérer pleinement avec le Représentant spécial du Secrétaire général et la MINUSMA aux fins de l’application de l’Accord, à garantir la sûreté, la sécurité et la liberté de circulation du personnel de la Mission en lui assurant un accès immédiat et sans entrave à l’ensemble du territoire malien, et à permettre l’entrée sur le territoire des soldats et des policiers de la MINUSMA, qui œuvrent au maintien de la paix, ainsi que la rotation des effectifs », avant de rappeler sur un ton de chantage et de menace, «les dispositions de l’accord sur le statut des forces, et (demander) qu’il soit mis fin à toutes les restrictions à la liberté de circulation, sur terre comme dans les airs, et aux campagnes de désinformation et autres actes de déstabilisation, et qu’il y ait un dialogue constructif entre les autorités maliennes et la MINUSMA à cet effet ».
Donc affaire à suivre
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin