À 24 heures du grand Rassemblement de ce vendredi 5 juin 2020, les propos et les déclarations des organisateurs sont divergents. En effet, si certains appellent à la démission du président de la République, l’Imam Mahmoud DICKO, lui, réfute cette thèse. Pour lui, cela n’est pas à l’ordre du jour. Outre cette divergence, il y a une grande confusion autour de la nature dudit grand Rassemblement : marche ou meeting et/ou seulement une séance de prière ?
Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud DICKO (CMAS) et le Mouvement Espoir Mali Koura (EMK) sont initiateurs du grand rassemblement de ce vendredi. L’annonce de cette mobilisation splendide contre la mauvaise gestion du pays, les atteintes graves aux principes républicains et démocratiques, la crise scolaire a été faite lors d’une conférence tenue le samedi dernier.
Au cours de cette rencontre, le porte-parole la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud DICKO (CMAS), Issa Kaou DJIM, n’a pas caché son intention de voir partir IBK, de force, s’il faut. Avec assurance et fermeté, il jure de mettre fin au régime d’IBK : « Walaye, Bilaye, Lahilaha illahouwa ; le vendredi ; nous allons sortir et IBK va démissionner, point barre. On sort, il démissionne. On n’a pas besoin de son autorisation. Le peuple sortira le vendredi et IBK va démissionner. C’est ça le message. Le FSD, la CMAS, l’EMK et tous ceux qui sont d’accord avec nous. C’est un seul mot d’ordre : on sort le vendredi, on veut la démission d’IBK, point barre », a déclaré M. DJIM à la presse.
Dans la même foulée, Mamadou Clément DEMBELE, membre de la plateforme contre la corruption et le chômage dans la dynamique de la contestation depuis des années en rajoute. Contrairement Issa Kaou DJIM, son ton est mesuré et ses propos sont nuancés. « Tous les Maliens qui ont le Mali dans le cœur sont invités à ce grand rassemblement le 5 juin. Il faut un changement sinon nous allons tous périr ».
Ramant contre cette position, l’Imam Mahmoud DICKO, lors d’un entretien accordé à la télé renouveau, ne semble pas partager les avis de certains acteurs de cette mobilisation. Pour lui, l’objectif du Rassemblement n’est pas de demander la démission du président de la République Ibrahim Boubacar KEITA. Il s’agit plutôt d’exprimer leur ras-le-bol face aux difficultés auxquelles les populations sont confrontées et de dénoncer la mauvaise gouvernance.
Une sortie de clarification à prendre au compte d’un désaveu à son porte-parole Issa Kaou DJIM, qui se fait plus roi que le roi lui-même. Toutefois, ce n’est pas la 1re fois que le duo (DICKO et DJIM) se contredit sur le même sujet.
Outre cet aspect, il y a aussi une grande confusion sur la nature du Grand Rassemblement. À ce jour, les organisateurs ne sont pas encore précis. Est-ce qu’il s’agit d’un meeting, d’une marche et/ou seulement d’un rassemblement de prière contre les maux du pays. Militants et responsables des structures organisatrices de la mobilisation ne sont pas encore situés. Cette situation laisse le boulevard ouvert à des acteurs qui affirment tantôt une marche, tantôt un meeting. En tous cas, ce qui est sans équivoque est la décision de l’Imam DICKO de faire la prière du vendredi au monument de l’Indépendance.
Ces faits témoignent d’une grande cacophonie et du désordre dans l’organisation de ce rassemblement.
Par Sikou BAH
Info-Matin