Après son dernier congrès qui a été sanctionné par l’élection d’un nouveau président en la personne de Marimantia DIARRA, le parti l’ADEMA, selon plusieurs de ses membres, est dans une dynamique de repositionnement vis-à-vis de la transition. Il n’est pas surprenant que le parti renonce à ses engagements au sein du Cadre d’échanges des partis politiques pour participer aux Assises nationales de la refondation. Drôle en démocratie que la position d’une formation politique soit déterminée en fonction de la tête de son président et non des principes.
Depuis quelques mois, le Parti Adema PASJ s’est associé à d’autres formations politiques pour créer un front de veille, de sentinelles des principes de la démocratie. Il s’agit du Cadre d’échanges des partis politiques pour une transition réussie.
Les responsables de ce regroupement disent ne pas être contre la transition, ils veulent le respect des engagements des nouvelles autorités pris notamment sur le délai de la transition.
C’est pourquoi, dans leur mémorandum, ils appellent la transition au respect du délai imparti, à renoncer à la tenue des Assises nationales de la refondation et à revoir l’Organe unique, indépendant de gestion des élections.
L’adhésion du Parti ADEMA aux valeurs et au combat de ce regroupement a été formalisée par l’ancien président Tiémoko SANGARE. Après l’éjection de ce dernier, pardon son remplacement, le parti est dans la posture, selon certains de ses membres, de faire un revirement pour tourner définitivement la page de Tiémoko SANGARE.
Pour autant, dans son discours d’ouverture du dernier congrès de son parti, il a réaffirmé la position de leur parti par rapport à la Transition. Si l’on tient à la position du cadre d’échanges dont l’ADEMA est membre, le parti renonce de participer aux Assises nationales de refondation prévues en décembre pour la phase finale.
Cette position de principe, comme disent les responsables du Cadre d’échanges, est en voie d’être remise en cause par la Ruche avec le tout nouveau président Marimantia DIARRA. Si elle était validée par la nouvelle équipe, l’ADEMA, encore une fois, s’inscrirait dans l’inconstance et dans l’incohérence.
Pis, ce sera la preuve que la Ruche, considérée comme l’un des partis politiques le mieux organisés, n’est pas gérée par des principes élaborés et discutés de façon démocratique.
En somme, ce serait le signe que le parti serait dirigé en fonction de la tête du président en exercice de la formation et non sur des valeurs. Sinon, comment comprendre qu’entre deux présidents, le parti puisse changer d’avis, de décision sur des sujets aussi cruciaux que primordiaux que l’avenir politique du pays ?
Le parti donne l’impression qu’il n’y a pas de continuité dans sa gestion. Après le mandat d’un président, toutes les décisions prises l’engagent et non le parti. Or, une formation politique qui a pour vocation la conquête et l’exercice du pouvoir devrait être stricte sur des valeurs et des décisions prises par sa direction.
Nous avons opté pour la démocratie, malheureusement les partis censés défendre les valeurs de ce système sont les premiers à les tronquer pour défendre des intérêts sordides. Combien de décisions du parti sont prises par une réunion de la direction ? Combien de présidents prennent des décisions et qui l’imposent aux autres ? Il y a lieu d’interroger le mode de fonctionnement.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin