Doit-on suivre à la lettre le conseil du Baron de Rothschild qui dit : « Quand le sang coule dans la rue, il faut investir dans la pierre » (tombale, s’entend). Bamako, la coquette est-elle subitement devenue la ville la plus dangereuse d’Afrique ? En tout cas, notre capitale, qui n’est pas le Centre du Mali, devient de plus en plus un Far-West où règne quotidiennement le flot de sang des règlements de compte et des crimes violents. Parce qu’au regard des crimes violents, il est à se demander si chacun ne devrait pas se payer un linceul faute d’un cercueil.
Rien qu’en deux semaines, sans avoir la comptabilité exacte, un paisible Imam Abdoul Aziz Yattabaré, puis commerçant Kalilou dit Baba Coulibaly, un apprenti chauffeur et un passager d’un Sotrama assassinés… Une supérette (Mini-prix) attaquée, un couple ligoté aux 501 logements et dépouillé, l’épouse d’un membre du parti présidentiel poignardé dans son salon… On se demande s’il y a des forces de sécurité à Bamako.
Tout doit-il être mis au compte de l’ère des règlements de compte ou des crimes crapuleux ? Autrement dit, de pas de chance ? Quelle est la part de responsabilité de ceux qui sont chargés de veiller sur la sécurité à Bamako, singulièrement leur tutelle ?
Les forces de sécurité (policiers, gendarmes, garde républicain) méritent tout le respect et le soutien des populations pour leur courage et leur sacrifice au quotidien pour remplir leurs missions.
Toutefois, le dangereux basculement du centre de gravité de l’insécurité jusqu’au cœur de la capitale doit inquiéter et interpeller le ministre de la Sécurité. Sur le rapport entre tous les efforts déployés par l’état pour équiper mettre à niveau ses éléments et leur efficacité à prévenir et à enrayer le crime ainsi qu’à assurer une meilleure protection de nos populations.
Les forces de sécurité sous le Général Salif Traoré vont-t-elles rester toujours, comme on dit, le médecin après la mort, les explications après le crime. Parce que ces communiqués produits à longueur de crime sonnent comme des aveux d’impuissance pour ne pas dire d’inefficacité des hommes d’un Général toujours tiré à quatre épingles comme un mannequin, toujours officiant les cérémonies au lieu d’être véritablement en treillis pour protéger les populations. Autrement, la cote d’alerte est largement dépassée, de même que le seuil d’inefficacité de ses hommes. Au Général de prouver qu’il est capable de gérer la sécurité et la tranquillité de nos populations.
Par Sékou Camara
Source: info-matin.